Pour la première fois dans l’histoire de l’université de Caen, le conseil d’administration s’est déroulé en dehors des murs de l’université. Il s’est tenu au sein de l’IMEC (Institut Mémoire de l’Edition contemporaine) à l’abbaye d’Ardenne à Saint Germain la Blanche Herbe. Il a été délocalisé à cet endroit car la présidente craignait une « action anti-démocratique » de la part du comité de mobilisation étudiant. Nous savions dès le départ que ce conseil allait se tenir sous protection policière. Les élus étudiants FSE, Sud étudiant, UNEF, du personnel CGT et Sud éducation avaient pris la décision de se rendre au conseil mais de ne pas siéger dans de telles conditions. Le comité de mobilisation appelait à se rassembler devant le lieu du conseil. Des étudiants avaient fait des repérages le matin et s’étaient fait contrôlés par la police…

C’est un petit cortège d’environ 80 étudiants qui s’est rendu à la périphérie de Caen (l’arrêt de bus le plus près était au chemin vert, soit une vingtaine de minutes de marche pour y accéder). La police était bien présente avec le renfort d’une société privée de gardiennage (employée par l’IMEC ?). Il y avait plus d’une trentaine de policiers en tenue, plus une dizaine de la BAC (brigade anti criminalité) plus un nombre assez important de commissaire, renseignements généraux… Les étudiants ont pu arriver jusqu’à l’entrée de l’abbaye d’Ardenne avec pour slogan « démocratie à l’université ! » et « le CA à la fac ! ». Les policiers se sont mis en ligne pour empêcher une invasion. Seuls les élus pouvaient passer (c’est pratique pour prendre des photos :-P ). Nous avons été surpris de voir de nouvelles têtes pour ce conseil : en général, nous sommes guère plus de 45/50 sur 60 membres lorsque nous siégeons. Pour une fois, ceux qui ne siégent quasiment jamais étaient présents ! Le téléphone de la direction de l’université a dû bien fonctionner mercredi soir….

Comme parfois dans ce genre d’action, les policiers parlent avec les manifestants (on leur a expliqué pourquoi on était là)…mais pas toujours en bien. Ainsi, une étudiante qui parlait de la dévalorisation de son diplôme s’est vue rétorquer par un policier « avec la tête que tu as, tu peux aller sucer des bites » (sic). Un officier des renseignements généraux s’est d’ailleurs excusé des propos de son « collègue » à la fin du rassemblement.

Jugeant que les manifestants bloquaient le passage de certains membres du conseil, la police a décidé de repousser les étudiants. La charge a quand même été violente, plusieurs étudiants ont reçu de multiples coup de genoux, coup de poing ; des matraques ont été levées ! Plus grave, un étudiant a été repoussé…en étant tenu à la gorge ! Absolument rien ne justifiait cette action de la police ! Devant cela, plusieurs membres du conseil (profs et personnels) ont décidé de rester du côté des manifestants et ont ainsi refusé de siéger.

Malgré la protestation, le conseil d’administration s’est quand même tenu avec à peine une trentaine de membres présents. Il a débuté par un tour de table sur la situation. La présidente s’est alors livrée à un lynchage du comité de mobilisation puis d’une organisation syndicale (la FSE). Elle a par exemple affirmé que la FSE manipulait le mouvement et que la FSE faisait de « l’agitation pour se montrer car elle avait perdu des sièges aux dernières élections » (sic).

Un des points qui devait être abordé lors de ce conseil était la préparation du prochain budget de l’université. Pour se prononcer, la moitié du conseil devait être présent. Ce nombre était atteint en début de séance mais au fur et à mesure, des membres ont quitté le conseil pour protester de l’attitude la direction de l’université qui refuse de dialoguer avec ceux qui ne pensent pas comme elle. Au moment de passer au vote, le quorum n’était plus atteint smiley . La direction a été prise à son propre piège, elle voulait faire approuver ce premier projet de budget 2006 de misère hors de toute pression des étudiants, beacuoup de membres lui ont siginifié qu’il était hors de question de voter sous la pression de la police.

Des photos sont disponibles sur unicaen Off

Benoît, élu Fédération Syndicale Etudiante au conseil d’administration de l’université de Caen