Le numéro grotesque du jour est sans doute cet article de Libé:

avec les frères Negri – Dray – Cohn-Bendit ou « le bourrage de crâne, nous voilà » !

Même si les deux autres savent en général « mieux y faire » et sont « plus haut placés », cette fois-ci Negri semble avoir été la vedette:

«l’Etat-nation, la forme d’organisation des élites capitalistes», «le lieu d’organisation du marché», «bloquer la capacité du grand capital de s’organiser au niveau financier, militaire, communicationnel»…

Le mot « bouffon » serait un euphémisme à l’égard de quelqu’un qui réclame la mort de l’ « état-nation » au nom de la méga-nation artificielle, expression concentrée du chauvinisme de super-puissance, qu’est d’ores et déjà l’ « Europe ». Et qui, après l’avalanche de fusions industrielles et financières intervenue au cours de la dernière décennie à l’échelle européenne et euro-américaine vient encore nous expliquer que « l’Etat-nation » serait « la forme d’organisation des élites capitalistes », etc… Soudain, ce Monsieur a oublié ce qu’est la mondialisation, ce qui constitue son essence même. Quant aux « marchés »…

La mondialisation est précisément la concentration à l’échelle mondiale du pouvoir des lobbies financiers, l’apparition de multinationales plus puissantes que les actuels Etats. Même la CNUCED le sait, depuis son rapport de 1999. Et c’est pourquoi les oligarchies cherchent à présent à adapter l’état, instrument de domination à leur service, aux actuelles dimensions mondiales de leur pouvoir et de leur hégémonie. Le TCE n’est rien d’autre qu’un pas décisif vers la mise en place d’un grand état continental européen, à 25 dans un premier temps (l’actuelle Union Européenne), ensuite à 45 (le Conseil de l’Europe, « de l’Atlantique à Vladivostock »). Après ce méga-état, ce sera la « gouvernance mondiale » sous la houlette des impérialistes occidentaux dont la tête est formée par les lobbies financiers anglo-US.

Mais justement, cette politique des milieux financiers, Les Negri et consorts ne sont pas là pour s’y opposer mais pour la défendre. Dont acte.

Sortir de l’Europe

sortirdeleurope@free.fr