Le 16 avril 2004, des policiers en tenue de combat arrêtaient P. Georgiadis dans une rue de Thessalonique et l’emmenaient au commissariat principal de la ville. Après plusieurs heures de détention, les médias pressentaient triomphalement le scénario policier d’un «poseur de bombes arrêté la main dans le sac ». Au début, P. Georgiadis a été présenté comme le responsable d’un grand nombre d’attaques incendiaires qui ont eu lieu dans la ville… Finalement, il se trouve accusé d’une tentative d’incendie contre une voiture, appartenant à une compagnie privée de sécurité, garée dans la rue où il s’est fait arrêter.

Rejetant toutes les charges, P. Georgiadis dit qu’en tant qu’anarchiste il est la cible des policiers depuis longtemps. Même les policiers qui l’ont arrêté ont admis le connaître suite à ses activités anarchistes. Georgiadis insiste aussi sur le fait que l’endroit de son arrestation se trouve sur son trajet quotidien, quelque chose que les policiers le suivant savaient très bien.

Son arrestation est le résultat de vains effrots pour résoudre une série d’attaques. Du coup, le scénario fabriqué contient tout pour aider la police à restaurer son prestige : incrimination dans chaque dossier non résolu, des rapports contradictoires à propos de l’existence de complices, pour que la police puisse affirmer avoir « neutralisé une organisation entière ». Cette construction mène à des perquisitions chez des camarades et ami-e-s de Georgiadis. Pour la même raison, le scénario commence rapidement à tomber en miettes. Les histoires à propos des « complices » vont être abandonnées, en même temps que les tentatives d’inculper Georgiadis pour les… douzaines d’actions dont la police parlait dans les premiers temps. Même pour la seule accusation retenue, les policiers qui disent l’avoir arrêté dans le feu de l’action, sont incapables de présenter l’engin inflammatoire qui aurait dû servir pour l’attaque. Suite à ces accusations fabriquées, Georgiadis a été envoyé en prison le 20 avril et, après dix mois d’emprisonnement à Koridallos, il sera jugé le 16 février dans la ville de Serres.

Sa persécution fait partie de l’attaque de l’État contre la société, et tout particulièrement contre ceux et celles qui résistent, avec les moyens que chacun-e choisit, aux projets d’imposition d’une dictature moderne de contrôle et de répression, d’exploitation et d’aliénation.

Utilisant comme moteur la doctrine sécuritaire et cultivant une atmosphère d’hystérie anti-terroriste par le biais des médias, l’État intensifie cette attaque, imposant un état d’urgence (avec des cours spéciales anti-terroristes comme le soi-disant deuxième procès du groupe « Lutte Populaire Révolutionnaire » qui démarre le 7 février, avec des cellules d’isolement et des lois anti-terroristes, avec un État policier présent dans les rues et une expansion des systèmes de surveillance), ayant comme but d’éliminer et d’isoler toute voie et action de résistance, d’intimider la société et de parvenir à sa soumission.

Contre l’État terroriste et la fabrication d’un consensus social, nous opposons la solidarité, sachant que le but de l’État en persécutant un militant est de ne pas devoir se confronter avec nous tou-te-s.

La solidarité est une arme
Liberté pour tous les otages de l’État

Assemblée ouverte d’Anarchistes-Antiautoritaires
Février 2005