Soeur Christine Boutin refait parler d’elle. En effet, elle à déposer à l’Assemblée nationale une proposition de loi constitutionnelle « tendant à favoriser l’aide aux femmes enceintes en difficulté. […] Son objet est de considérer le drame personnel et collectif que constitue chaque interruption de grossesse. Elle exprime le souci d’adopter une approche nouvelle pour développer une réelle politique de prévention de l’I.V.G. »
Voila. Pas besoin de dérouler le tapis rouge. L’I.V.G n’est plus un droit, mais un drame qu’il faut éradiquer à tout prix: « En raison du nombre de personnes concernées par l’avortement et de ses conséquences psychologiques pour la femme qui le subit et son entourage, le politique est amené à prendre conscience de l’ampleur de cette pratique et à s’interroger sur l’efficacité des mesures en vigueur pour l’éviter. »
Plusieurs études le montre, l’avortement et ses conséquences psychologiques dépendent du degré de culpabilité lié à l’environnement de la femme. Une femme catholique supportera plus mal l’avortement qu’une femme vivant dans un milieu sécularisé. Donc, il faut culpabiliser les femmes…..
Aussitôt dit, aussitôt foi : « … l’avortement demeure toujours un drame, [il est] rarement un choix libre et volontaire. » Donc, noble pécheresse, ne cédez pas à la tentation ; nous sommes là, nous, les gens « éclairés » ; les saints sages sont dans le confessionnal pour vous délivrez du mal : C.B propose la « création d’un Observatoire public sur la prévention de l’ I.V.G [qui] permettrait de faire un bilan annuel sur l’évolution du nombre d’ I.V.G, sur les raisons qui ont conduit les femmes à avorter, sur le suivi psychologique post-abortif, sur les conséquences psychologiques de l’avortement, d’évaluer les ressources publiques accordés aux associations et organismes d’aide aux femmes enceintes et de vérifier des publications faisant référence à l’ I.V.G. ». Le freinage quoi…..

Rappel du C.V de Sœur Christine : Née le 6 février 1944, c’est seulement en 1986 qu’elle est touchée par la grâce divine. Elle crée, avec le soutien de députés du Front National, un groupe parlementaire « pour favoriser l’accueil de la vie. » 2 ans plus tard, les députés FN étant renvoyés de l’Assemblée nationale, elle reforme un groupe plus fragile, le groupe « Démographie et accueil de la vie. »
En 1995, lors de la publication de l’encyclique Evangelium vitae (mode d’emploi de la pensée de Jean Paul II à destination des anti-IVG), le pape la nomme consulteur de la Sacrée Congrégation pontificale pour la famille (centre nerveux de l’action provie internationale du Saint-Siège), elle possède quasi un statut de diplomate du Vatican, ce qui peut poser problème pour une élue de la république française. Mais elle a précisée elle-même ; « Je suis d’abord catholique avant d’être élue. »
En 1998, lors du débat sur le Pacs, on la verra au perchoir de l’Assemblée nationale menaçant les députés hérétiques avec une Bible. Elle déclarera : « toutes les civilisations qui ont reconnu et justifié l’homosexualité comme un mode de vie normal ont connu la décadence. » Dans les manifestation anti-Pacs qu’elles organisera, ses fidèles chanteront en s’époumonant : « Les pédés au bûcher ! ».

Source : Charlie Hebdo n°658, article de Fiammetta Venner