« Populisme par le bas »

Une trop grande partie des Gilets Jaunes montre une indifférence à la présence de l’extrême droite en son sein, avec la croyance populiste en un dépassement des divergences et en une unité (fantasmée apolitique) du « peuple » (fantasmé homogène). Il me semble urgent de sortir de ce « populisme par le bas », sans leader unanime. Et cela commence par se méfier du racisme, du sexisme et du capitalisme, que l’extrême droite encourage toujours, parfois hypocritement.

« RIColâtrie »

Beaucoup de Gilets Jaunes font du RIC un Graal censé résoudre magiquement tous nos problèmes. La désillusion serait bien amère. Car ses promoteurs zélés dépolitisent en brouillant les véritables ennemis à combattre. Le sexisme et le racisme sont les cadets de leurs soucis. La « RIColâtrie » nie la lutte. Elle s’invente un monde pacifiable, où la seule vertu du tirage au sort et du dialogue permettrait de venir à bout d’un pouvoir organisé, armé et prêt à tout pour conserver ses privilèges. Il y a des structures de pouvoir qui débordent les individus l’incarnant momentanément, et ce sont ces structures qu’il faut combattre. Ce que les RIColâtres ne font pas. Leur optique est un démocratisme naïf qui passe sous silence nos aliénations structurelles. 100% leurre. Le patriarcat, par exemple, père du sexisme, n’est ni « boutade » ni « dérapage »: c’est un ennemi structurel à combattre –combat que la gauche doit faire sien, combat que les confusionnistes et les partisans du populisme transversal gauche-droite oublient méthodiquement. Redescendons sur Terre et comprenons que se politiser, c’est d’abord avoir une conscience claire de ses ennemis!