Souvenir de ce rêve angoissant que je faisais souvent étant enfant : l’humain.e avait une date d’obsolescence programmée. Cela devait tourner autour de la trentaine, à date anniversaire; question de productivité et rentabilité.

Toutes et tous n’étaient pas concerné.e.s mais uniquement une partie de la population, certainement jugée comme moins méritante (je ne connaissais pas encore la notion de classes sociales). Le bâtiment où disparaissaient les personnes n’avait aucun signe particulier, ni beau ni laid, totalement insignifiant dans son environnement. Et je me souviens que c’est cela aussi qui le rendait particulièrement terrifiant. Aucune idée de ce qui pouvait se passer ensuite; juste une fin, froide, sans aucune émotion ni sentiment.

La convocation tombait, et il s’agissait alors de se rendre au rendez-vous avec la mort, sans la moindre interrogation, comme une chose tout à fait naturelle. Personne ne présentait le moindre mouvement de révolte. Je me sentais très seul, seul à m’indigner, et tenter de savoir comment obtenir ce passe-droit permettant d’échapper à la règle.
Les chèr.e.s disparaissaient un.e.s à un.e.s, avant que ce soit désormais mon tour. J’étais si étrange. C’était tellement dans l’ordre des choses…

Bien sûr ce n’était qu’un mauvais rêve. Personne n’aurait certainement jamais l’odieuse idée de proposer une telle mesure (?) Mais pour celles et ceux qui pensent pouvoir s’accorder le droit de natalité chez les autres ça peut peut-être donner à réfléchir.
Au cas où l’espace venait à se réduire encore un peu plus.