Requiem d’avenir

Juste vous dire l’indignation devant l’irrespect de la mémoire. Vos mémoires sont tocs, plastiques comme l’éphémère culture, qualifiée d’allumée ou d’unique. Aimez nommer le vide, cela rassure.

Sans cesse parler des racines, créer des madarom onéreux en plastique salissant.
Sans cesse parler du populaire, offrir du spectacle gratuit à des prix luxueux.
Sans cesse parler des banlieues, vous les avez désertez.

Simiesques et dangeureux, vous jouez à être responsables. Derrière vos concepts à l’intelligence creuse, vous fuyez la réalité. Vous en tirez profit. Vos apparences vous trompent, nous trompent. Juste vous dire : derrière vos volontés d’excellence, de spectaculaire, de métropolitain, se cachent un profond ressentiment, une fuite en avant. Peu importe, vous êtes dans le wagon de tête, vous y faites l’autruche.

Vous adorez revendiquer la démocratie, la transparence. Vos opacités sont notoires et dangeureuses. Aucun respect pour vos mausolées de la mémoire. A lieu unique, préférons le multiple. Votre politique culturelle a le vernis de votre mépris.

N’ayez crainte, vous finirez bien : maire, ministre, notable reconnu, sensible à la misère, la précarité, l’exclusion.
Nous vous connaissons cette volonté d’appartenir à l’histoire. Sachez la médiocre mais ce n’est pas si mal quand tant de gens possèdent rien…

Vous avez le goût de la reconnaissance, du néant. Le 1er Mai, vous allez toujours à la pêche (hors période électorale exceptionnelle !). De quelle mémoire parliez-vous ?

La mémoire et la culture ! Vous les célébrez dans de grandes messes, dans les galeries commerciales, les zéniths et autres stades … Pauvre culture dont vous dépossédez le monde.

Vous préfigurez les prochains barbelés. Vous inventez les camps futurs où vous et nous enfermerez. Vous ne le savez même pas. Juste vous dire l’indignation devant l’irrespect de notre mémoire.

Mais, derrière les bonnes volontés et consciences éclairées qui vous agitent , quel respect accordez-vous à la vie réelle ?

Les médieux journalistes vous encensent à coups de cocktails savament offerts, d’insertions publicitaires, de contrats et subventions généreusement distillés, de clientèlismes divers. L’ére du silence et de la complicité se pare d’information, de communication et même de culture. N’ayez aucune crainte, il s’agit simplement d’argent public qui est devenu manne de pouvoirs et reconnaissances.

Vous êtes devenus de petits marquis qui brisent créativités et talents au nom de responsabilités et représentativités électorales.

Putain de démocratie sur laquelle, avec un certain sadisme participatif, vous vous reposez, chantres du clientèlisme.

Nantes, ville des négriers, du surréalisme, de Lola, des mouvements ouvriers, a perdu sa forme, pauvre Julien, ta ville le voilà transformée en métropole… doté de projets internationaux avec hotels cinq étoiles et casino.
En parler, tout simplement.

Ce que m’anime : une infatiguable volonté de vivre, une insupportable idée de l’héritage car vous avez le sens de l’oubli. Et puis ce sentiment de l’urgence devant la montée des intolérances, des intégrismes, devant le regard inquiet d’un enfant. Dans quelle cité voulons-nous vivre ? Quelle cité voulons-nous pour nos progénitures ?

N’ayez crainte, le texte en préparation n’est pas dangeureux, irrespectueux, certes, utile peut-être à lémergence de nouvelles attitudes et pratiques transparentes. J’ai donc décidé de raconter Nantes avec une peception faites de rencontres, d’expériences vécues, observées, racontées. A travers un simple livre autoédité. L’apport d’informations de réflexions sera bienvenu, vous pouvez me joindre : gildaslayec@laposte.net 06 86 63 26 82. Ah oui, j’oubliais. Le titre du bouquin : « Taisez vous bananes ! »

Taisez vous bananes !