Le gouvernement vient de panthéoniser des figures de la Résistance française. Pour accompagner les dépouilles de ces grandes femmes et grands hommes, un vibrant discours a été prononcé pour rappeler l’esprit de résistance qui habite les entrailles des français, qui anime les citoyen-ne-s face aux injustices et à l’oppression. François Hollande glorifie l’insoumission à l’injustice… dans l’histoire.

« Face à l’humiliation, face à la soumission, Ils ont dit non », François Hollande.

Impossible de ne pas sourire, amèrement, quand ce même gouvernement applique une politique de déconstruction méthodique des acquis sociaux et construit un marché du travail selon les volontés d’un patronat qui ne cache même plus son soutien à nos fieffés socialistes. Car voici la violence, voici la soumission que veut imposer la sphère politique affidée aux grands magnats de l’économie : c’est de broyer les travailleu-se-r-s pour augmenter les dividendes des actionnaires et gérer la production du profit d’une minorité sur le dos de la masse salariale. Voici l’humiliation contre laquelle doivent lutter des femmes et des hommes qui se retrouvent à être considéré-e-s comme de simples objets dont les prédateurs capitalistes usent et abusent.

Nous avons souhaité, à notre tour, pouvoir rendre hommage aux résistant-e-s contemporain-e-s, à celles et ceux qui ont lutté, qui ont fait face, qui sont devenu-e-s le vent mauvais, elles et eux ont aussi dit non. Car aujourd’hui, à l’ombre des dérives charliesques, s’organisent des résistances pour la dignité et le respect de l’ individu-e dans l’entreprise, pour ne pas succomber au cycle infernal de la logique que tente d’imposer léquipe Macron, licenciement, chômage, suspicion et précarité. Ces résistant-e-s ont simplement refusé de banaliser cette violence, de subir les crachats visqueux d’une économie mortifère.

Nous sommes heureux de pouvoir proposer une rencontre avec des résistant-e-s contemporain-e-s et d’accueillir ici à Nantes les acteurs de la grève victorieuse des postiers du 92. Après 170 jours de lutte, la direction de la poste a accepté les revendications et stoppé sa machine dévastatrice de restructuration. Pour alimenter ces échanges, des grévistes de l’usine SEITA de Carquefou et les acteurs du mouvement des intermittents du spectacle viendront enrichir les discussions sur les stratégies de lutte contre les logiques du Capital et de l’Etat.

Nous donnons donc rendez-vous à chacun-e qui ne veut plus laisser ces dérives dicter nos vies à venir échanger sur les logiques de résistances au pouvoir du marché et de la violence qu’il dissémine. Ne laissons pas l’idée de résistance se fossiliser dans les discours de celles et ceux qui nous exploitent et nous préparent un monde hideux.

Seule la lutte paie !