Il y a tout juste un an, le 8 août 2013, le journal Le Monde, nous rapportait la brève suivante :« Grande-Bretagne — Un « iceberg de graisse » dans les égouts londoniens – LONDRE. Un amas de 15 tonnes de graisse alimentaire et de lingettes hygiéniques, de la taille d’un bus à impériale qui s’était aggloméré dans des canalisations, menaçant de provoquer des inondations a été extrait, mardi 6 août, des égouts du quartier de Kingston, après dix jours de travaux. — (AFP.) »

Nous apprenions par l’intermédiaire d’un site Internet qui rapportait aussi l’information que le bloc de graisse devait être ensuite recyclé : « « on extrait l’eau et les graisses et huiles sont transformées en savon ou en biodiesel », a expliqué à l’AFP un porte-parole de CountyClean, l’entreprise qui a procédé à l’évacuation de l’encombrant déchet. »[2]

Voilà donc une affaire rondement bien menée dans le meilleur des mondes de la gestion des problèmes, du reconditionnement et du recyclage écologiques ; à quand le reconditionnement des cadavres en pilules alimentaires ?

Si le projet de Center Parcs de Roybon dans les Chambarans venait à être abandonné, aucune alternative à la complexité et à la démesure capitaliste et à sa pensée économique n’est envisagée par les technocrates de la FRAPNA qui pensent que ce projet peut avoir sa place ailleurs (peut-être dans la plaine de la Bièvre ?).

Parmi les élus écologistes de l’Isère dont une partie aujourd’hui administre la ville de Grenoble (… les caméras sont toujours là !), Olivier Bertrand, président du groupe EELV au Conseil général de l’Isère, déclare face à la logique du tourisme « hors sol » que son « groupe est disposé à faire des propositions innovantes autour de projets particulièrement adaptés au territoire : dynamisation touristique de la ligne SNCF Grenoble Gap, grand projet cyclotouriste, nouvelle politique d’accompagnement des gîtes et camping. »[3]

De premier abord ces propositions peuvent paraître sympathiques. Mais en fin de compte, pourquoi de telles propositions ? Y avait-il avant que le projet de Center Parcs s’impose dans les Chambarans une demande sociale des habitants du département de vouloir développer le tourisme dans leur région ? Pas que nous sachions !

La pensée économique qui ne répond absolument pas à l’utilité sociale gouverne l’esprit des élus. Ils se sentent obligés, puisque leur fonction le demande, de négocier sur des considérations de concurrence entre « propositions innovantes » afin que tout continue à l’identique ; en rendant le mandat de celui qui aura su intégrer au mieux les considérations sociales et écologiques dans le nouveau marché, encore plus indiscutable.

Quelles qu’elles soient, les propositions espèrent s’approprier des territoires en terme de rentabilité et d’emplois créés. Les différents régimes parlementaires ou encore des Conseils régionaux et départementaux épuisent aujourd’hui les derniers biens et terres communales.

Sur la ZAD à Notre Dame des Landes, la question de l’après projet d’aéroport se pose et certains réfléchissent à d’autres manières de considérer les territoires.

Nous vous faisons suivre en pièce jointe cette réflexion « De la ZAD aux Communaux ? Quelques pistes à explorer pour aller plus loin… » que nous vous conseillons fortement de lire.

Les technocrates s’en laveront probablement les mains, mais nous connaissons aujourd’hui de quoi est fabriqué leur savon…

Merci de faire suivre,

Quelques opposants à Center Parcs

[1] Vous pouvez retrouver le rapport de l’enquête à l ‘adresse suivante :
http://www.isere.gouv.fr/content/download/20052/136638/file/rapport%20de%20la%20commission%2023%2007%202014%20complet%20sign%C3%A9.pdf

[2] http://www.rtl.be/info/monde/europe/1023371/un-iceberg-de-graisse-de-15-tonnes-sorti-des-egouts-londoniens

[3] www.isere.eelv.fr/2014/07/24/projet-de-center-parcs-dans-les-chambaran-avis-defavorable-de-la-commission-denquete-loi-sur-leau/