L’occupation de la ferme inoccupée de la Grée

Nous avons organisé une action d’occupation d’une ferme, avec des camarades de la zad, située sur le tracé du barreau routier : la ferme de la Grée. Cette action visait à relancer un mouvement d’occupation qui s’essouffle, qui se renferme sur lui-même et se compromet dans des stratégies politiques dignes de sociaux-démocrates !
Une ferme une fois de plus abandonnée par ses occupant-e-s sans que les orgas légalistes (ACIPA, ADECA, COPAINS du 44,…) ni même Zad-nadir ne relayent l’info…
Cette action visait aussi à promouvoir un autre type d’agriculture sur la ZAD et en dehors, contrairement à l’agriculture dominante sur la ZAD qui est intensive, productiviste, en monoculture (promue aussi par une partie des occupant-e-s de la ZAD car «plus efficace»!) et en grande partie avec intrants chimiques !

Nous avons ainsi décidé d’occuper la ferme de la Grée, où il est avéré que l’agriculteur en question (Mr Leduc) ne l’exploite plus. Il aurait ainsi passé un accord avec Vinci et COPAIN 44 afin de garder un œil sur sa ferme sans y habiter ! Son frère, rencontré par une camarade de la ZAD sur la ferme, a ainsi confirmée que Mr Leduc avait à « moitié vendu » (sic)…

Un bon gardien de Vinci en somme, ce qui lui permet en même temps, si l’aéroport ne se réalise pas, de pouvoir revenir sur sa ferme en tant que locataire de Vinci ! Gagnant sur tous les points… quel bel esprit de résistance ! Ce qui est assez commun chez nombre d’habitant-e-s du territoire, malheureusement !

De plus, il est étrange de noter (à propos de l’action d’occupation) qu’il n’y a à ce jour aucune plainte de sa part, de réaction de COPAIN 44 ou des autres organisations qui se chargent pourtant très rapidement de sécuriser la zone d’habitude… dossier trop dérangeant peut-être?

Enfin, le jour de l’occupation de la ferme de la Grée (le samedi 10/05), les premier-e-s occupant-e-s ont découvert que les tuyaux d’eau avaient tous été coupés, la salle de traite entièrement vidée (cornadis et matériel de traite entièrement enlevés), le jardin en friche, le gîte abandonné et la maison vidée de ses meubles ! Si le « propriétaire » est « parti en vacances » ou à « moitié » selon les dires,  il a l’air d’être plutôt parti pour un beau bout de temps…
 
                                               Des Zadistes maintiennent l’Ordre…

Dans la nuit de l’occupation, un groupe de personnes encagoulées est venu intimider une des personnes qui a organisé l’action. Pourquoi donc en cagoules? Peu de temps avant, un occupant de la ZAD, à plusieurs reprises, l’a menacé avec un bâton en tapant sur son véhicule !
Cette même personne s’est déjà faite intimider directement sur sa ferme bio par des membres des organisations bureaucratiques de la ZAD il y a un an de cela, afin qu’il cesse de dénoncer leurs magouilles ! Belle méthode digne d’un autre monde !
Le lendemain de l’occupation, les occupant-e-s de la ferme de la Grée ont été confronté-e-s au « bureau » de la ZAD  qui leur a demandé « gentiment » de quitter les lieux ! Le climat de peur est bien institué à Notre Dame des Landes, ne nous inquiétons pas, il n’y a pas besoin des forces d’occupation militaire pour tranquilliser le secteur : la securitat veille !
 
                                           … accompagnés des « historiques» de NDDL

Un accord prévu entre la ZAD et les agriculteurs (conclu au sein de Sème ta ZAD) prévoit de partager la terre au profit majoritaire des agriculteurs ! Ces derniers ayant, pour la grande majorité, touché leur primes d’expropriations (ce qui n’a pas empêché les autres de refuser l’expropriation tout en négociant à la hausse le prix de leur ferme!).
Aujourd’hui, les occupant-e-s de la ZAD, sans qui ces terres seraient déjà sûrement sous le béton, n’ont plus qu’à ramasser les miettes !
Cependant, une partie des occupant-e-s, alliée aux agriculteurs, a favorisé cet état de fait, et a participé l’année dernière à une campagne de pression sur des occupant-e-s qui refusaient de voir les terres de la ZAD exploitées de manière intensive !
 Ce qui commence déjà à se reproduire, cette année, du côté de la zone Est de la ZAD !

                             La zone est ainsi en lutte… contre certains opposants !

Des projets de petite paysannerie et jardins autonomes ont de nombreuses fois été décriés par COPAIN 44 et des zadistes de Sème ta ZAD (par manque de compromission sans doute…). Certains souhaitent, ou les ont, expulsé afin de récupérer les terres pour leurs copains agriculteurs, sur et autour de la ZAD.

L’année dernière, un jardin en permaculture a ainsi été dévasté ouvertement par un agriculteur de la zone, afin de le remplacer par un grand champs de maïs traité !!

C’est bien beau de lutter pour préserver la biodiversité de la ZAD, quand d’un côté on expulse des camarades qui souhaitent l’enrichir, qu’on détruit la vie des sols et que l’on est prêt à raser à blanc des haies centenaires ! Non, ce ne sont pas du tout des cumulards hypocrites….
 
                                           De la collaboration avec la préfecture

La négociation du 13 mai entre la préfecture et les organisations bureaucratiques de la lutte (ACIPA, COPAIN 44, ADECA) n’a soulevé quasiment aucune protestation. 
Une partie des occupant-e-s de la ZAD s’en est même réjouie, prétextant qu’il n’y avait de toute façon plus aucune maison à occuper sur la ZAD (ah bon…) ! Comment peut-on se revendiquer de l’esprit du Larzac,de Plogoff et des zapatistes, quand d’un côté des négociations avec les exécutants violents de l’Etat sont assumées ouvertement ?!
N’oublions pas la nature de cette négociation : il s’agiit bien d’un accord visant à ne plus engager d’occupations de maisons et de fermes sur la ZAD en échange de la parole de la préfecture (depuis quand la parole des préfets compte ?!) qu’il n’y aurait pas d’expulsion de prévue ! C’est une honte, et pourtant silence radio…

Qui est le collabo de la préfecture et de Vinci dans cette histoire?                         
 
     Nous ne pouvons plus taire les compromissions, trahisons, stratégies politiciennes et autoritaires qui se déroulent sur la ZAD.
     Comment peut-on justifier de tels comportements, de telles stratégies, de tels mensonges aux personnes qui soutiennent cette lutte ?! Nous n’avons cessé de dénoncer de l’intérieur cet état de faits, ce qui nous a valu nombre d’accusations infondées, injures et (ré)pressions.
     Mais au vu de ce qui se passe actuellement sur la ZAD, du nombre d’occupant-e-s qui sont parti-e-s écœuré-e-s ou apeuré-e-s par la situation, et de ce qui se dit à notre sujet, nous ne pouvons plus nous taire !
     Nous préférons être des « idiots utiles » (sic) voire des hurluberlus, mais libres et cohérent-e-s avec nous-mêmes !
     Nous ne pouvons plus entendre leur discours de façade anti-capitaliste et anti-sécuritaire, tandis qu’ils reproduisent à l’intérieur le système autoritaire dominant !
     Ils peuvent toujours tenter de nous intimider comme ils ont déjà essayé de le faire, ils ne feront que souffler sur les braises de notre rage et de notre liberté !

                                Leur diktat ne passera pas, rêves et résistance !

            Pour une ZAD véritablement résistante, autogérée, libertaire et anti-productiviste !

 

                                           Des amis d’la terre et des membres du Collectif de Lutte contre l’Aéroport

 

N.B du CLCA à propos de l’argent…

ah, cela nous fait bien rire ces accusations, à notre encontre, de détournement et de pots de vins versés à des camarades de la ZAD. Comme dit l’adage: « quand on veut tuer son chien on dit qu’il a la rage »?

Nous avons toujours aidé les camarades de la zone Est qui ont été les premiers et les derniers à résister à l’agriculture productiviste de la ZAD; à tenir des barricades jour et nuit dans le froid, lors des expulsions, à des kilomètres des provisions de la zone ouest ! Grâce aux dons reçus de militants, nous leur avons fourni matériel de construction, de jardinage, de nourriture et, nous en avons soutenu financièrement quelques zadistes  (non soutenus par les autres organisations) pour payer les frais d’avocat inhérents à leur procès.

Mais du côté du bureau de la ZAD (contrôle du site internet, de la caisse, de la boite mail,etc…), quel sera leur réponse à la non-communication sur l’utilisation des centaines de milliers d’euros qu’ils ont reçu?…

Où est parti l’argent, où est la transparence inhérente à tout projet d’autogestion sur un lieu? Pourquoi lors des AG, le peu de monde qui souhaitait en savoir plus sur la caisse et son utilisation s’est fait rembarré, pourquoi celles et ceux qui souhaitaient intégrer le groupe (qui est quasiment le même depuis le début de la lutte!) ont senti qu’ils n’étaient pas les bienvenues? Il est facile d’accuser l’autre quand on a beaucoup à se dire sur soi-même… Pourquoi n’avoir tout simplement pas créé des caisses par lieux, afin d’éviter toute centralisation financière sur la ZAD?

Autre N.Bdu CLCA: Quant-à vous Louis Benoit Greffe, merci de nous offrir à chaque fois des pépites de journalisme gerbant, spectaculaire, issu d’un monde conspirationniste et réactionnaire qui nous fait moyennement sourire.
Votre article sur l’occupation de la ferme, et sur la manière dont vous avez sous-entendu que nous serions aussi liés aux personnes qui ont tenté de brûler des cabanes et voitures sur la ZAD la veille, alors même qu’il s’agissait de lieux que nous soutenons…ah, quel travail d’investigation !
Bravo également pour vos articles sur Breizh infos (site identitaire) qui mentionnent que jamais l’extrême-droite n’aurait pu faire ce genre de choses, que seule l’extrême gauche pouvait en être responsable… Nous en rions encore !