L’open publishing c’est la possibilité de publier un texte, un témoignage, une photo, un son, etc, directement sur le site.

Et ce document apparait immédiatement dans le fil d’actualité et est ainsi disponible à la lecture aussitot publié.

Les contributions ne sont pas filtrées AVANT leur publication donc tout ce qui est envoyé sur le site apparait.

Ensuite, le collectif regarde si les contributions sont en accord avec la charte du site.

Un logo orange permet de symboliser les contributions qui n’ont pas encore été vu par un membre du collectif, un logo vert informe que la contribution est « acceptée », un logo rouge prévient que la contribution a été refusée dans ce cas, ce chox est motivé.

Pour certain, l’open publishing, c’est à dire cette liberté de publication pose un problème, pour nous il s’agit d’inventer une autre approche à l’information que celle proposée par les médias classiques.

Ou l’opinion du journaliste autorisé fait autorité et où le lecteur n’a qu’un rôle passif (sauf quand il devient consommateur en achetant le produit (le journal) ou en produisant de l’audimat monnayable en publicité).

En fait le concept de l’open publishing a été mis en place dés le début du premier site indymedia pendant la première grande manif contre l’omc à seattle en nov 99.

Il s’agissait alors de permettre aux manifestants de témoigner, de s’organiser, de réagir rapidement, et de permettre au reste du monde de voir et de comprendre ce qui se passait réèllement.

L’open publishing est d’abord un outil efficace pour contre balancer la presse dominante.

Publier des photos d’une manif, un témoignage en direct, s’est permettre de raconter la réalité, notre réalité celle que l’on ne voit jamais dans la presse instrumentalisée.

C’est une bataille sur le réel, la réalité de ce que l’on vit est différente de la maniére dont tf1, le monde, libé, france inter… et la presse de droite raconte la société.

Et cette bataille sur la vision du monde est importante. Combien de manif, de grève, de prise de position, d’analyses, d’expérimentation alternatives sont sciemment ignorée des médias pour faire croire qu’il n’y a d’autre solutions que celle qui nous est imposée ?

L’open publishing permet de multiplier ces témoignages, de réagir en faisant des commentaire, bref de faire exister notre vision du monde en dépassant la censure de fait des médias instrumentalisés. C’est à dire des médias qui servent la propagande libérale des multinationales.

C »est aussi une façon de s’attaquer au pied d’estal ou se pose le journaliste.

Car la publication ouverte permet de casser ce rôle de prescripteurs comme disent les publicitaires en parlant des journalistes. Le journalisme est devenu un métier de spécialiste spécialisée qui s’autorise à nous enseigner ce qu’il faut dire, penser et ressentir. Et laisse à penser que lui seul peut comprendre et expliquer un événement, une situation.

Même la presse militante peut tomber dans ce travers.

Avec l’open publishing chacun intervient dans le débat, sans s’encombrer de la forme. L’important c’est de participer. Et d’avoir quelque chose à apporter.

L’open publishing, c’est aussi le refus de la société du spectaculaire.

C’est rompre aussi avec l’obligation de rendre une action, un écrit spectaculaire pour avoir une chance de passer dans la presse. Pour 30 seconde à la tv, combien de groupe, d’associations construisent aujourd’hui leurs actions de façon avant tout spectaculaires . Faire du spectacle au détriment du sens. Il suffit de constater que les sites de la plupart des organisations du mouvement social sont rarement tenu à jour, pour voir que la société du spectacle a gagné aussi sur ce terrain en imposant une forme d’actions superficielles sur la construction plus lente et méthodique d’alternatives. En courant après les médias, ces structures, d’occupation en événement médiatiques, souvent mal préparés, sans lendemain et sans communication de fond s’engagent dans une continuelle course contre la montre. Toujours en retard d’une action à faire dans la précipitation.

L’open publishing permet de choisir son rythme. De relayer l’information. De diffuser des dossiers construits, des prises de positions documentées…

L’open publishing permet donc ainsi de casser la monoforme de la presse dominante, instrumentalisée.

Enfin l’open publishing, c’est un moyen de construire une société autrement.

Car il est un lien de coerrance avec le projet poltique que l’on défend.

Comment lutter pour une société plus transparente, plus horizontale, plus coopérative, plus autonome si les médias de cette lutte restent ultra hiérarchisés, fermés, opaques, paternalisant ? ? ?

Quand quelques personnes (faussement) plus techniciennes que d’autres, jugent, sans contre pouvoir, de ce qu’il est de bon ton de penser.

L’appropriation de l’information est une forme de domination, d’emprise sur les autres.

Quand l’information n’est pas partagée, qu’elle est reservée à certain, qu’elle est trièe, nettoyée, retenue, passée au moule de la tendance dominante de l’orga, de la structure avant d’être donnée à lire, alors qu’elle différence y a t-il entre un journal appartenant à une multinatinale et un organe militant ?

Enfin l’open publishing pose la question de l’utilité de l’information.

Les colonnes, les livres, les images sont innombrables qui critiquent avec pertinence et éloquence la marchandisation du monde et son injustice, mais l’AGSC, le FMI et la Banque Mondiale, sous ces logos ou d’autres fêtent actuellement leurs cinquentenaires. « A quoi sert une chanson si elle n’est pas utile, disent les chiliens bras desssus… » dit le refrain. A quoi sert un article, une image, bien écrite, bien filmé, si ce n’est à se réaproprier l’esprit critique, et l’envie de participer, de témoigner, d’apporter sa pierre, son pavé, à la transformation de ce monde. Et peu importe la forme, ce qui compte c’est que chacun puisse disposer d’information en gardant sont indépendance d’esprit, sans que quiconque indique là où il faut regarder, ce qu’il faut penser. En tout cas sans en discuter.

On nous dit qu’une information doit être bien écrite, rédigée par quelqu’un dont le nom porte pour être publiable, qu’elle doit être recoupée suivant des méthodes éprouvées souvent apprises dans des écoles dont les profs sont des professionnels (des média dominants). Nous pensons qu’une information est interressante quand elle partagée, publiée par plusieurs personnes différentes, même maladroitement écrite.

Don’t believe the leader disaient ils à Seattle. Don’t hate the media, be a media (zapper leurs médias, faites votre média !)

Il y un vieux conte africain qui raconte que si les lions savaient écrire, l’histoire de la chasse aurait été différente. L’histoire des guerres et du monde aussi.

C’est un peu le propos d’indymedia. Ouvrir ses colonnes, laisser s’exprimer ceux et celle qui ne le font jamais. L’open publishing est un des éléments qui permet de faire exister les actions, les pensées, des invisibles, en les faisant partager donc exister malgré la chappe de plomb de la presse instrumentalisée.

Nous sommes tous des lions pris dans le safari de la mondialisation :)