En amuse-gueule : nos vies valent moins que leur industrie !

Dans l’introduction du secrétaire de l’UL, ce n’est pas les suppressions de postes, l’exploitation toujours plus dure au boulot, les intérimaires et sous-traitants jetés au chômage, avec la complicité honteuse de l’Etat PS et des patrons qui étaient dénoncés. Ce qui menace serait bien pire : la disparition de « notre » patrimoine industriel, de « nos » savoir-faire et de « nos » entreprises nationales menacées par la finance internationale ! On vous passe la bêtise carrément chauvine du secrétaire de l’UL St-Herblain critiquant l’origine indienne de Lakshmi Mittal qui se vengerait du massacre des amérindiens en fermant les hauts fourneaux en Europe !!! (Oui vous avez bien lu).

Mais, dans le marché capitaliste, l’industrie qu’elle soit nationalisée ou pas d’ailleurs, n’a pourtant jamais eu d’autre objectif que faire cracher le profit aux ouvriers. Nous les exploités, nous devrions lier notre sort à ceux qui vivent de notre travail, nous pressent comme des citrons à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, pour finalement nous jeter lorsque ça les arrangent ? Non, « Notre » industrie ne nous a jamais appartenu, bien au contraire. Et les ouvriers font l’expérience tous les jours, de leurs vies volées pour grossir les profits des possédants. Tout ce que nous pouvons défendre, ce sont nos emplois et nos vies, débarrassées de l’exploitation, ça oui ! Mais pas question de s’enchaîner à la défense de l’entreprise quelle qu’elle soit !

En plat de résistance : vive la concurrence !

Le secrétaire du CE de Mittal Basse Indre embraie sur l’explication des transferts d’activité vers Florange. Aujourd’hui, les sites de Dunkerque et Aviles (Espagne) fournissent l’acier qui est traité à Indre. Un de ses gros clients, Crown à Nantes, le transforme ensuite pour la fabrication de conserves alimentaires. Demain, l’acier transiterait en amont par Florange. L’accord Mittal – gouvernement, c’est en réalité le signal de nouvelles restructurations à venir dans toute la filière.
Les patrons de Mittal associés au Parti socialiste manœuvrent dans notre dos. Et dans cette affaire, les ouvriers ont tout à craindre de leur stratégie de division entre sites. Alors quelle réaction syndicale et politique leur opposer? Se préparer dès maintenant à leurs mauvais coups, tant qu’on est ensemble, pour être plus forts contre les sacrifices qu’ils voudraient nous arracher ? Ou bien rentrer dans leur jeu, défendre la compétitivité de « notre » site contre les autres ?
Une chose est sûre : le secrétaire du CE a choisi sa voie. Puisque selon les experts Basse-Indre serait meilleur que les autres en Europe dans la production de fer blanc alimentaire, le transfert de l’activité serait donc injustifié ! Et de vanter la bonne rentabilité de l’usine : délais de production courts, pas de stock, plate-forme d’import-export performante… Bref, une vraie poule aux œufs d’or pour nos exploiteurs. La promotion de ces critères de bonne gestion patronale a fait grincer des dents dans la salle. Les ouvriers savent bien quelle réalité se cache derrière ces bons résultats économiques. De plus en plus, nous voyons que les sacrifices d’aujourd’hui ne sont pas les emplois de demain. Et pourtant, les patrons continuent à licencier, même quand les bénéfices sont au rendez-vous.

En dessert : vive les experts !

Avec le renfort du cabinet Secafi et le soutien d’anciens dirigeants de Basse-Indre, nos experts en stratégie industrielle voudraient prouver que le site est un leader dans la course économique : investir pour gagner de nouvelles parts de marché, monter en gamme contre la concurrence étrangère etc.

Pour ce faire, ils comptent sur le renfort d’élus… qui ont bien sûr saisi la perche. Tellement de bla-bla de la part des deux maires PS, spécialistes en enfumage, que le public a bien failli piquer du nez ! Le député-maire de Couëron, remplaçant de Jean-Marc Ayrault, a monologué sans que la tribune lui applique la limitation du temps de parole comme pour les autres interventions. Heureusement, le public l’a chahuté pour qu’il s’arrête !

Le NPA est intervenu en reprenant le couplet de la défense industrielle et de la nationalisation. LO s’est bien démarquée pour dire que la priorité aujourd’hui est aux luttes contre les destructions d’emploi à l’échelle des groupes et des pays.

Un militant de Voie Prolétarienne a pris la parole pour saluer les ouvriers de Mittal qui ont animé une importante grève en décembre avec blocage complet du site pendant 4 jours. Il a rappelé que deux voies dans le combat contre les licenciements s’opposent et qu’il fallait choisir son camp : ou bien la défense de l’emploi, sur nos intérêts de classe, parce que c’est essentiel pour notre vie – ou bien la reprise de la logique infernale de la productivité et de la rentabilité de nos exploiteurs. Car c’est bien en comptant sur nos propres forces les ouvriers, en nous unifiant sur nos besoins et nos revendications, que nous construirons le rapport de force nécessaire pour s’imposer.

Mais un « détail » n’aura pas échappé au lecteur : les ouvriers de Mittal ou d’ailleurs, étaient les grands absents de ce meeting.

Contre la casse de l’emploi et les restructurations, ne laissons pas les politiciens et les experts bourgeois confisquer le débat. Discutons à fond et construisons la solidarité, tous ensembles, avec notre boussole de classe !

A lire sur le blog « Où va la CGT »