Oublie-les ces yeux fous
Ces yeux verts, ces yeux doux
Ces yeux noirs malicieux
Ces yeux clairs, ces grands yeux

Bien qu’elles furent kyrielle
Ils n’ont plus d’étincelles
Pour enflammer les plaines
Pour conjurer les peines

Ces yeux ne verront plus
Ni les filles, ni les rues
Pas plus que la roue des paons
Ils ne pleureront plus dans le vent

Même roses aux beaux jours
Et regards pleins d’amour
Ne gravent les pupilles
De ces drôles de billes

Les paupières et les cils
Se sentiront inutiles
Les joues perdront leurs larmes
Les visages leurs armes

Ces yeux ne verront plus
Ni le cou ni le cul
Pas plus que le sourire de l’amant
Ils ne pleureront plus dans le vent

Dans ces yeux grands ouverts
N’entre plus la lumière
Ni le rouge ni les robes
Ni les champs de Van Gogh

Ils n’ont plus peur du noir
Mais dans leurs cauchemars
Voient de virils connards
Les viser d’leurs pétards

Ces yeux ne verront plus
Ni voyages ni statues
Pas plus qu’hirondelles au printemps
Ils ne pleureront plus dans le vent