En Italie, depuis plus de 20 ans, un mouvement s’oppose à la construction d’une nouvelle ligne de train à grande vitesse (TAV) Turin-Lyon qui devrait passer, en détruisant le territoire, par la Val Susa, une région montagneuse à côté de Turin. La bataille NO TAV est une lutte contre la volonté d’imposer des grandes œuvres. Mais c’est aussi une bataille contre la dévastation du territoire sans aucune considération de la population locale ou pas. C’est s’opposer à une œuvre millionnaire franco-italienne qui n’a comme objectif que de transporter des marchandises et d’ouvrir de nouveaux marchés en suivant les directions européennes. Le mois dernier, il y a eu une imposante rafle politico-judiciaire contre ce mouvement, avec plus de 30 arrestations pour essayer d’affaiblir la résistance et la diviser entre « bons » et « mauvais » manifestants. La réponse à cette tentative a été une manif’ de 70.000 personnes qui ont voulu exprimer leur solidarité avec les arrêtés et ainsi affirmer leur volonté de continuer la lutte.

Deux jours après, un nombre impressionnant de flics et de militaires sont envoyés dans la Vallée pour permettre l’élargissement du chantier. Dans cette opération, Luca, un des rebelles, reste gravement blessé à cause d’une manœuvre assassine menée par la police. La riposte du mouvement a été ferme: dans la Vallée, des grèves spontanées dans certaines usines et écoles, des occupations de l’autoroute A32 et de deux nationales pendant deux jours ont eu lieu. Dans le reste de l’Italie et même à l’étranger, des actes de solidarité ont eu lieu, comme des manif’ sauvages et des blocages de trains. L’ État a répondu avec une offensive policière massive: violente expulsion des NO TAV qui occupaient l’autoroute, perquisitions et chasse à l’homme dans plusieurs villages, vitrines de bars et voitures cassées pour intimider la population locale. En solidarité, la réponse dans les autres villes italiennes n’a pas tardé à arriver. Du Nord au Sud, des milliers de personnes ont exprimé leur rage: des barricades ont bloqué les autoroutes de Palerme et de Bologne mais aussi les gares de Naples et de Milan. A Gênes, l’activité du port a été arrêté pendant qu’à Rome les manifestants envahissaient les rues… La résistance du Val de Susa, loin d’être l’expression d’un malaise local, est plutôt la marque d’un refus radical des logiques économiques et politiques imposées par un système qui exploite et détruit territoires et populations. Le projet du Tav s’inscrit dans la logique du système capitaliste, qui exploite toujours plus et réduit tout en marchandise.

Le tav est donc partout! On le retrouve dans les pratiques de répression et de contrôle social. on peut repérer des cas de cette logique en France: la volonté d’imposer la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, la construction de centrales nucléaires, et la militarisation des quartier populaires.

Une façon importante de continuer à faire vivre la lutte est de la faire sortir de la Vallée, la décentraliser, donc l’amener ailleurs.

Solidaires et complices avec Luca et les inculpé(e)s de la lutte NOTAV !

Organisons-nous et faisons exploser notre rage !

LIBERTE’ POUR TOU(TE)S !

Assemblée Générale No-TAV/No-TGV, dimanche 11 mars à 18h30, Espace Louise Michel, 42 rue des Cascades, métro Pyrénées/Joudain, Paris.