Pour l’autogestion de l’énergie, contre le nucléaire, manifestons le 15 octobre 2011 !
samedi 1er octobre 2011

Pour la Fédération anarchiste, la sortie du nucléaire suppose de sortir également du capitalisme .

SORTONS DU NUCLEAIRE, GERONS NOUS-MEMES L’ENERGIE !

La question de la production et de l’accès à l’énergie est un enjeu essentiel pour le capitalisme globalisé, pour les Etats modernes autant que pour les collectivités humaines. L’épuisement annoncé des énergies fossiles et nucléaires, les évolutions technologiques, la pression exercée par la catastrophe écologique de l’effet de serre, la nécessité de décroissance de la consommation, les évolutions politiques des Etats qui régionalisent dans une optique économique libérale, la fin des monopoles d’Etat du secteur énergétique… amènent une situation nouvelle sur ces questions. En France, la privatisation forcée des compagnies EDF, GDF et RTE, les aides octroyées par l’Etat, la marche forcée de l’Europe vers un bouquet énergétique sans dégagement de CO2, le potentiel de déconcentration des productions énergétiques… encouragent la spéculation qui fait de la production des énergies renouvelables un nouveau filon grâce à l’instauration de la taxe carbone. Petits producteurs ou firmes multinationales, pétrolifères ou nucléocrates, françaises ou étrangères, tout ce petit monde transforme le rêve de l’énergie naturelle gratuite des premiers mouvements écologistes en nouvel eldorado spéculatif et politiquement correct. Le vent, le soleil, le méthane, …ne sont plus gratuits. On encourage les particuliers à alléger leurs propres crédits en produisant et revendant de l’énergie renouvelable. Chacun, à la plus petite échelle, est donc encouragé à spéculer sur une énergie pourtant patrimoine de l’humanité, au même titre que l’eau : il s’agit là d’une véritable marchandisation de ce qui est un bien commun et inaliénable. Cette évolution contradictoire sur les énergies renouvelables doit être l’opportunité d’innover politiquement en faveur d’une production énergétique sans nucléaire, non polluante, déconcentrée, accessible à tous et autogérée sous la forme d’un service public où usagers (individus et collectivités) et travailleurs de ces filières seraient associés. Déjà, outre le secteur de l’eau, on voit des collectivités s’organiser en régies pour produire une partie au moins de l’énergie consommée. De nombreuses associations œuvrent en faveur d’une production d’énergie décentralisée, au plus près des lieux de consommation, et l’opinion publique semble sensible à ces questions qui sont autant politiques que techniques. L’autonomie semble être un objectif en matière de production et de consommation d’énergies, mais elle n’est pas toujours possible, ni souhaitable. Outre que les conditions climatiques rendent les collectivités humaines inégales, l’autogestion ne peut pas s’exprimer autrement qu’à travers la solidarité, la complémentarité, et à un niveau de production qui permette d’apporter des réponses collectives d’échelle, sans interdire les réponses techniques à petite échelle. On peut produire localement, sans Etat qui centralise et contrôle et sans patrons qui s’approprient ce qui nous appartient, mais il faut aussi construire et fournir un réseau solidaire de dimension régionale voire au-delà. Le réseau privatisé « Réseau Transport d’Electricité » peut ainsi devenir le réseau de service public d’une fédération d’unités de production d’énergie renouvelable. Ces unités de production, gérées par les collectivités, à travers régies ou coopératives de service public -entreprises sans buts lucratifs-, doivent associer travailleurs, usagers (particuliers ou entreprises) et collectivités pour devenir un service public de l’énergie sans nucléaire, et autogéré. Sa proximité des lieux de consommation devrait pouvoir réduire les coûts et les pertes liées au transport d’énergie sur longue distance, faciliter la sensibilisation aux économies d’énergies et à la décroissance de leur consommation, et faciliter l’intérêt des populations pour sa gestion associée. Dans ce combat, les personnels des services de l’énergie autant que les réseaux d’associations antinucléaires devront être informés et sollicités. Les enjeux sont essentiels et reposent sur trois pistes :

1- Création d’un service public de production et de distribution autogéré sans nucléaire, de proximité ;
2 – Empêcher la marchandisation et le caractère spéculatif de la production énergétique renouvelable ;
3 – Procéder à l’expropriation des firmes privées de ce secteur pour imposer des productions sous formes de régies ou de coopératives de production autogérées, sans but lucratif.

Sans une forte pression de l’opinion publique dans cette direction, la lutte contre les nouvelles constructions de centrales nucléaires et pour le démantèlement de celles qui sont vétustes, quelle que soit sa radicalité, n’a quasiment aucune chance d’aboutir.

Fédération anarchiste