Depuis l’expulsion des squats du Bd Ayrault et rue St Léonard, mardi 7 juin, les demandeurs d’asile et les Roms se retrouvent à la rue. Unis et déterminés, les demandeurs d’asile, rejoints par des Roms et des SDF se sont installés devant les portes de l’hôtel de ville. La préfecture refuse un relogement immédiat, comme l’y oblige pourtant formellement le CESEDA et la Convention de Genève et les règlements européens en ce qui concerne les demandeurs d’asile, comme le veut la Constitution en ce qui concerne les Français, comme l’exige la morale républicaine et internationale des droits de l’homme en ce qui concerne les Roms. La mairie socialiste dit faire « tout ce qu’elle peut », c’est à dire en deux semaines, l’envoi d’un courrier au préfet !
Le campement est évacué tous les matins (entre 5h et 8h) par la force, pour cause, selon le Commissaire de « trouble à l’ordre public » (comprendre : trouble à l’image publique de la Ville, de la pref)…

Mais qui trouble l’ordre public ?
Les sans-abris… ou la mairie qui ferme des squats à tour de bras, spécule sur les logements vides, « réhabilite », « rénove », « réaménage », « inaugure », et chasse ainsi les classes populaires toujours plus loin du centre-ville pour le plus grand bonheur des marchands et des bourgeois ? Des hommes, des femmes, des enfants, des éclopés, des vieillards, des demandeurs d’asile Somaliens, des Roms Roumains, des SDF et des soutiens Français, bref des êtres humains dont le seul tort est d’affirmer leur égale dignité en dormant tous ensemble devant la mairie, ou les flics, ces tristes « gardiens de la paix », qui viennent les réveiller et les déloger à 5h du mat, matraque à la ceinture ? Préfecture hors-la-loi, mairie complice !
La préfecture, qui viole avec son arrogance habituelle les droits de l’homme les plus élémentaires : droit d’asile, droit au logement, droit à disposer d’un statut juridique, droits de l’enfant… rajoute l’infâme à l’infamie en délogeant le campement par la force chaque matin et en osant accuser les personnes solidaires d’être « responsables de la situation », « complices des passeurs » et « racistes » (Richard Samuel, préfet, 7/06/11 et 21/06/11). Le préfet nous ferait-il l’honneur de nous confondre avec ses fonctionnaires ?

L’Etat en diminuant les budgets d’accompagnement, en augmentant ceux de la chasse à l’homme est le premier coupable ! La préfecture prive depuis plusieurs mois les migrants (pour la plupart fuyant des pays en guerre) de la possibilité même de formuler une demande d’asile par le biais de sa structure Espace accueil. Depuis juin 2011, il n’y a plus de place d’hébergement d’urgence pour les SDF. Il manque 20 000 places de CADA (centre d’accueil pour les demandeurs d’asile) en France. Ici et ailleurs, c’est la chasse à l’étranger, la chasse au pauvre…
L’Etat organise la pénurie et la misère partout dans le but avoué de faire partir ailleurs les migrants (hors d’Angers, hors de France, hors d’Europe…), dans le but aussi de créer la division entre les précaires français et étrangers, dans le but surtout que personne ne songe à s’attaquer aux véritables responsables de la misère, qui sont les mêmes, ici et ailleurs.

Si une telle violence envers les sans-abris, un tel mépris des migrant-es, une telle indifférence générale vous choque, vous scandalise, vous exaspère, alors… surtout, ne vous contentez pas de vous indigner !
Chacun-e, à son niveau…Chaque jour, en diffusant ce tract, en collant des affiches, en parlant autour de vous, en mobilisant vos proches, vos organisations, etc…Chaque soir, en venant cuisiner à l’Etincelle (vers 19h), en apportant de la nourriture, en partageant un repas solidaire au campement (20h)… Chaque nuit, en assurant une présence… Chaque matin, en résistant à l’évacuation du campement…

Soutenons le campement des demandeurs d’asile,
des Roms et des sans-abris !

Jusqu’au relogement de tous les demandeurs d’asile et tous les sans-abris !
Jusqu’à la domiciliation et la prise en charge par Espace accueil de tous les primo-arrivants!
Jusqu’à ce que les Roms roumains, angevins d’adoption, soient enfin entendus par la mairie et la préfecture, qui s’obstinent depuis 4 ans à les considérer comme des indésirables !