Au delà du caractère régionaliste et potentiellement identitaire discutable de cet événement, la manifestation a été intéressante à plusieurs égards :

-Une manifestation bruyante et animée : l’odeur de bombe de peinture se mêlait à celle des fumigènes et autres engins pyrotechniques, présents en abondance tout au long du défilé. De très nombreux taggs ont été apposés, par exemple sur le palais de justice (photo 4) sous les yeux des RG, ou sur les tramways (photo 14). Malgré la pauvreté et la répétition des mêmes slogans, ces dégradations en série contribuaient à une ambiance offensive et festive. Quelques fusées tirées sur les locaux de Ouest France et un feu de banderole des Pays de la Loire au même moment ont rapidement donné le ton au début de la manif’. Certains slogans appelaient au sabotage et à la résistance : le cortège de tête était motivé, l’ambiance plutôt animée.

-Un cortège anticapitaliste et antifasciste (photo 3) avait été organisé pour contrer une éventuelle infiltration d’extrême droite, et pour réaffirmer que la Bretagne est une terre de luttes sociales, et une région antiraciste. Les fachos, à Nantes comme ailleurs, n’ont pas leur place dans nos rues. De nombreux taggs bretonnants et antifascistes (photos 5 et 6) ont été apposé tout au long du parcours. Le ton était donné, tant dans les slogans que les visuels et banderoles . C’étaitune réussite numérique, avec la présence notable de libertaires et d’antifascistes bretons (photo 1).
Un petit groupe de consanguins (photo 7) a fanfaronné quelques temps autour du cortège anticapitaliste. Profitant de la confusion au moment de l’arrivée devant l’Hôtel de Région, un roquet facho se serait risqué à la provocation, il en fut quitte pour quelques baffes.
L’extrême droite n’a pas réussi cette année a avoir faire une réelle apparition dans cette manifestation (à l’instar du rassemblement/fresque humaine de l’an dernier, ou déjà, il avait fallu barrer la route à une poignée de fachos), mais ils multiplient leurs tentatives et maintiennent une présence résiduelle incontestable. Restons vigilants.

-L’attaque des flics devant l’Hotel de Région : le temps fort de la manifestation était le passage devant ce bâtiment symbolisant pour les manifestants la négation de la Bretagne historique. Les environs du lieu étaient quadrillés de gendarmes mobiles et de CRS. Ce qui n’a pas empêché les pandores et l’édifice d’être copieusement mitraillé de projectiles en tout genre : oeufs, peinture, pétards…
Un gendarme gradé, peu prudent, a même eu le privilège d’avoir le visage et l’uniforme repeint (photo 8), puis de recevoir une omelette sur le crane. Suite à une arrestation, la tension est montée d’un cran, un feu a été allumé en face des camions (photos 9, 10, 11), les jets de projectiles ont redoublé d’intensité. Puis le cortège est reparti. Ce moment d’expression picturale sur les forces de l’ordre était réjouissant, dans une ambiance plutôt combattive.
Mais les flics sont restés beaucoup plus calmes que lors d’une manifestation étudiante, par exemple. La présence d’élus, de groupes de droites dans le cortège, et l’aspect consensuel de cet événement y sont sans doute pour quelque chose.

Le cortège, après avoir bien perturbé les transports en ville (feu sur la ligne de tram à commerce : photo 15) est retourné sur l’esplanade des chantiers navals ou se tenaient des concerts.
Bilan : une manifestation réussie, active et colorée pour les partisans de la réunification.

N’hésitez pas à corriger/compléter.