Spontanément nous nous sommes dis « oh mais dis donc, la mairie nous prend vraiment pour de sacrés cons ! ». C’est alors que, héroïquement, nous avons vaillamment crevé les quatre pneus de 5 utilitaires de la mairie et apposés avec hardiesse et sans retenue quelques tags dessus « Vas-y toi-même dans ton foyer de merde Bertrand », « le maire et ses adjoints au poteau », « Lampedusa ! » et « Brule ! ». Sur le pare-brise, une petite note est laissée avec fougue sur l’un des véhicules stipulant toniquement « Tu cède ou la prochaine fois ça brule ».

Une bagnole de la Croix-Rouge, qui faut-il le rappeler, gère des prisons pour étrangers et des camps aux quatre coins du monde, se retrouve en Incapacité Totale de Travail pour la même raison, avec sur la carrosserie : « Gérez les nonneries, pas les prisons » et « Matons ! ».

Plus loin, une voiture d’un sous-traitant d’Eiffage qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment, se retrouve homériquement flanquée d’un « Je construis des prisons, chiez sur mon pare-brise », deux de ses pneus seront en grève reconductible dés demain matin.

Alors que nous avions pourtant décidés en réunion préparatoire de cette action incroyable d’aller danser le twist, nous changeasses nos plans, car après tout, tabernacle ! Et quel malheur pour eux, les bourgeois n’ont pas été oubliés dans cette folle escapade, puisque possédés par l’ire de Tanathos, nous tagâmes des choses comme « envoie la note du garage à Bertrand, connard » ou « t’avais qu’à pas être riche » et nous crevâmes les pneus de quelques 4×4 (Porshe Cayenne, Mercedes & co) et autres voitures de bourges, parce que bon, ça fait toujours plaisir ! On se dit qu’on cherchera un truc super théorique qui sonne bien plus tard, car la fatigue nous frappant tel un poing de harraga contre une molaire de shmidt, et le besoin impérieux, impérial et ’importnawak de se reposer avant la manif de demain 15h au square Porte de la Villette se faisant ressentir dans la partie inférieure de nos bien beaux mollets sur-entrainés, nous mirent un terme à cette procession ultra-violente d’ultra-gauche.

On se dit que tant qu’on crèvera la dalle et que tous ceux qui le souhaitent n’auront pas leurs papiers, un logement et 8 000 € de parachutes dorés par mois, on crèvera leur pneus, parce qu’on est relous.

De bien braves ornithorynques en rut.