La lutte arrive à un point char­nière avec la signa­ture, en jan­vier der­nier, de l’accord de cons­truc­tion et d’exploi­ta­tion avec Vinci, leader mon­dial de l’amé­na­ge­ment du ter­ri­toire. L’offen­sive de pro­pa­gande tout azimut se renforce pour jus­ti­fier un projet dont les déci­deurs sen­tent bien qu’il est sur la brèche. Alors qu’ils envi­sa­gent de démar­rer leurs tra­vaux dans les années qui vien­nent, nous savons que cette lutte peut encore être gagnée et nous nous pré­pa­rons pour que toute ten­ta­tive de béton­nage des terres leur coûte cher. Les exem­ples des vic­toi­res rem­por­tées dans la région par le passé, entre autres contre les pro­jets nucléai­res de Plogoff, du Carnet ou du Pellerin, mon­trent que les entre­pri­ses les plus méga­lo­ma­nia­ques peu­vent être stop­pées si la déter­mi­na­tion est suf­fi­sante et que l’on se dote des moyens adé­quats.

En paral­lèle des nom­breu­ses actions et en appui des agri­culteur-trice-s et habi­tant-e-s qui résis­tent alen­tour, de plus en plus de per­son­nes ont repris pas à pas, depuis deux ans, les mai­sons et ter­rains rache­tés par les maîtres d’œuvre de l’aéro­port. Une base de résis­tance se cons­truit sur la ZAD : caba­nes dans les arbres et au sol, pota­gers, mai­sons réha­bi­li­tées, espa­ces de réu­nion et de tra­vail, mais aussi une bou­lan­ge­rie, un gîte, une biblio­thè­que ou un ate­lier de pro­duc­tion gra­phi­que. À l’heure actuelle, on compte déjà plus d’une soixan­taine de nou­veaux-elles habi­tant-e-s de la ZAD, réparti-e-s sur plus d’une quin­zaine de lieux.

Dans cette dyna­mi­que, la manif-action du 7 mai vise à l’ins­tal­la­tion collective d’un projet agri­cole sur des fri­ches pour défen­dre ces terres, y vivre, et contri­buer à l’ali­men­ta­tion de la ZAD et des alen­tours.

Cette ini­tia­tive est le fruit de la ren­contre entre Reclaim The Fields, réseau euro­péen de paysan-ne-s et de sans-terres, et des occu­pant-e-s de la ZAD. Elle s’adresse à tout-e-s ceux/celles qui se bat­tent sur le deve­nir de l’agri­culture, à ceux/celles qui font vivre depuis long­temps la résis­tance locale et ne veu­lent pas se rési­gner, et à tout-e-s ceux/celles qui vou­draient rejoin­dre aujourd’hui la lutte.

Nous vous invi­tons le 7 mai à un moment d’action col­lec­tive, de ren­contre et de fête, et vous pro­po­sons de rester les jours sui­vants pour ren­for­cer l’ins­tal­la­tion.

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Pour l’accès à la terre !

De nom­breux-ses paysan-ne-s en deve­nir cher­chent à culti­ver la terre dans des logi­ques cri­ti­ques d’une indus­trie agro-ali­men­taire, syno­nyme d’exploi­ta­tion économique mon­dia­li­sée, de des­truc­tions environnementales, et de for­ma­tage ges­tion­naire de la société. Ceux/celles-ci font face à une somme d’obs­ta­cles. Un des pro­blè­mes majeurs est la dif­fi­culté d’accé­der à des terres du fait du béton­nage, de la main­mise des agro-maî­tres, et de la poli­ti­que d’agran­dis­se­ment cons­tant des exploi­ta­tions exis­tan­tes.

De plus en plus de per­son­nes et col­lec­tifs, notam­ment en ville, cher­chent à trou­ver des moyens de se nour­rir sur des bases loca­les et d’échanges directs ou à pro­duire une partie de leur nour­ri­ture. Ce pro­ces­sus se trouve lui aussi entravé par les poli­ti­ques agri­co­les, les formes actuel­les d’urbanisa­tion et l’acca­pa­re­ment des terres.

Il existe un ensem­ble consé­quent de terres agri­co­les sur la ZAD. Malgré les ini­tia­ti­ves menées depuis des décen­nies pour en main­te­nir l’usage, certai­nes sont en fri­ches, d’autres pour­raient être expro­priées, et les baux agri­co­les actuels mena­cent de ne pas être renou­ve­lés du fait de l’avan­cée des tra­vaux. Toutes seront per­dues si le projet d’aéro­port arrive à terme.

L’ini­tia­tive du 7 mai est une étape dans la cons­truc­tion d’un mou­ve­ment plus large pour libé­rer les terres.

Contre l’aéroport et son monde !

La lutte contre l’aéro­port de Notre Dame est une lutte au car­re­four d’enjeux sur les­quels s’unir, croi­ser des pro­blé­ma­ti­ques et penser des straté­gies com­mu­nes. À tra­vers cette lutte, nous com­bat­tons l’ali­men­ta­tion sous per­fu­sion, la société indus­trielle et son réchauf­fe­ment cli­ma­ti­que, les poli­ti­ques de déve­lop­pe­ment économique et de contrôle du ter­ri­toire, les méga­lo­po­les et la nor­ma­li­sa­tion des formes de vie, la pri­va­ti­sa­tion du commun, le mythe de la crois­sance et l’illu­sion de la par­ti­ci­pa­tion démocratique…

Alors que les pré­li­mi­nai­res à la cons­truc­tion s’inten­si­fient, il s’agit de trouver un nou­veau souf­fle dans cette lutte, que ce soit en s’oppo­sant direc­te­ment aux fora­ges, pros­pec­tions, enquê­tes publi­ques, éventuelles expul­sions, en accen­tuant la pres­sion sur les déci­deurs et les com­pa­gnies liées au projet, mais aussi en cons­trui­sant des moments d’actions collectives mas­si­ves. L’occu­pa­tion de la ZAD est un des leviers impor­tants sur les­quels la lutte contre l’aéro­port peut s’appuyer. Ces formes d’occupation d’une zone mena­cée per­met­tent de lier cons­truc­tion et résistance. Elles connec­tent des expé­rien­ces de vie et de pro­duc­tion et une dyna­mi­que offen­sive à même d’empê­cher concrè­te­ment tout démarrage des tra­vaux.

L’aéroport ne passera pas – On ne se laissera pas aménager !

Infos pratiques :

Il y aura de l’action mais aussi une tam­bouille sur place, de la danse, des inter­ven­tions et échanges.

Pour ceux/celles qui vien­nent de loin, qui vou­draient aider à la pré­pa­ra­tion en amont, ou rester pour l’ins­tal­la­tion après le 7 mai, il sera pos­si­ble de camper sur place.

Venir si pos­si­ble avec des outils, gants, séca­teurs, bêches, crocs…

Des aides sont bien­ve­nues pour le projet de « ferme » : maté­riel agri­cole – plants – semen­ces – sou­tiens finan­ciers…

Contact pour tout ça : reclaim­the­zad (Arobase) truc­truc