Pendant plus de deux siècles, la révolte des ouvriers luddites a été diffamée, enfouie, refoulée par les historiens de toutes les écoles.

En 1963, Edward P. Thompson, historien communiste – mais libre d’esprit – produit dans son livre The Making of the English Working Class (1) un chapitre d’épopée, « Une armée de justiciers », qui fait mieux que réhabiliter les luddites. Trente ans avant Marx et le {Manifeste du Parti Communiste} (1847), ces derniers critiquent en actes la dissociation entre moyens de production et rapports de production. Ils se battent pour l’autonomie ouvrière, contre l’asservissement à la machine, pour la survie de leur communauté et la fierté de l’ouvrage bien fait.

Depuis ce livre pionnier, des études sur les luddites se multiplient. Les leçons que l’on tire de leur combat pourraient-elles supplanter le marxisme comme horizon indépassable de notre temps ? D’après son préfacier, Miguel Abensour, « Le chapitre sur le luddisme (“Une armée de justiciers”) constitue un petit ouvrage à lui seul. »

Le voici (http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume…e=286 ).

Pièces et Main d’œuvre & Black-star (S)éditions

NB : Pour découvrir l’histoire des luddites en France, on se reportera au livre paru aux éditions L’Echappée en novembre 2010 : Les luddites en France – Résistances à l’industrialisation et à l’informatisation (collectif, coordonné par Cédric Biagini et Guillaume Carnino).

(1) Editions Victor Gollancz. Traduit en français sous le titre {La Formation de la Classe Ouvrière Anglaise}, Paris, Ed. Le Seuil / Gallimard [Coll. Hautes Etudes], 1988 par Gilles Dauvé, Mireille Golaszewski et Marie-Noëlle Thibault. Présentation de Miguel Abensour.