Arrivé à 4H du mat sur les lieux, déjà de nombreuses personnes présentes devant la raffinerie. Quelque chose comme 50 personnes se sont données rendez-vous pour bloquer la sortie des camions citernes de leurs 2 parkings à quelques centaines de mètres du piquet de grève. Beaucoup plus de monde que ces derniers jours à la même heure. De l’autre côté de ce piquet, à la même distance se tient LE rond-point stratégique pour l’Ouest, celui que les forces du désordre ont débloquées il y a quelques temps, puisqu’il donne accès au dépôt de carburant de la raffinerie. Depuis ce jour, ce rond point est surveillé de près en permanence pas quelques cars de CRS, et les camions défilent, provoquant la colère des grèvistes qui ne digèrent pas d’avoir perdu ce rond point.

Le préfet ayant réquisitionner 11 chauffeurs pour conduire ce Dimanche, et donné les autorisations de circulation puisque les camions ne sont pas censé circulé le Dimanche, les personnes présentes ont allumé un feu à la sortie des parkings ou sont rangés les camions citernes pour la nuit. Le responsable des transports et les gendarmes passeront quelques fois constaté de très loin que la sortie est impossible, et vers 6H il devient évident qu’ils ont abandonné l’idée de transporter du carburant aujourd’hui. Si cela avait été le cas, les conducteurs seraient apparus à 5H, heure habituelle d’embauche.

Pour se donner de la marge, une grande quantité d’huile est versée sur le bitume à la sortie des parkings, et des psssss sifflant dans la nuit révèle que les roues des camions sont en train de se dégonfler. Il sera donc très difficile aujourd’hui pour ces camions de circuler, et les manifestant-e-s rejoignent gaiement le piquet de grève.

La plupart s’éclipsent piquer un somme, certain-e-s sont là depuis 2H du matin, venant parfois d’Angers, de Nantes ou de Rennes. Il est aux alentours de 7H et le soleil commence à se lever. Un nouveau feu est lancé, il fait froid.

La veille un rendez-vous a circulé un peu partout, 11H30 près du cinéville de St Nazaire.

Les heures traînent malgré la fatigue la bonne humeur est là, on attend la prise de paroles des délégués syndicaux qui lanceront la prochaine action. Ceux-ci ne les révèle qu’au dernier moment, et évitent maintenant de communiquer par téléphone portable, tant la surveillance est étroite (allant jusqu’à l’utilisation de canons à sons pour écouter les grèvistes). Avec un peu de retard, ceux-ci enjoignent les personnes présentes à grimper dans leur voiture, et les suivre jusqu’à l’objectif.
Longue file de voiture, jusqu’au port de montoir, ou il s’agit de bloquer le départ d’un remorqueur de sécurité. On apprend que de leur côté, les 200 personnes présentes au rendez vous de St Nazaire s’occupe de bloquer les 3 autres remorqueurs en charge de gérer l’entrée des bateaux dans le port. On boque les amarres pour que les remorqueurs ne puissent les lever, a St Nazaire, ils grimpent carrément dans les remorqueurs. Les marins du remorqueur de sécurité quand à eux n’opposent pas tellement de résistance, à 4 contre la vingtaine de personnes présentes et signalent au port leur incapacité de lever les amarres.

On apprend que finalement ce « petit » pétrolier de 117M de long n’a pas vraiment besoin de remorqueurs pour entrer, mais ça ne l’empêchera pas par précaution de faire demi tour et mouiller l’ancre dans la rade.

Voila donc une autre opération couronnée de succès, même si le pétrolier n’est pas très loin et ne mettra sans doute qu’un peu moins d’une heure à revenir à la prochaine marée, aux alentours de 20H.