Premier témoi­gnage :

Il est 2h du matin, et je ne peux tou­jours pas dormir, après ce que j’ai vu et entendu aujourd’hui place Bellecour.

Je suis restée blo­quée d’envi­ron 13h30 à 17h30, et je ne suis sortie saine et sauve, et sans contrôle, uni­que­ment parce que je suis une jeune femme blan­che, sans dreads ni pier­cing…
J’ai vu un CRS faire le signe de déca­pi­ta­tion en rica­nant, à l’atten­tion de mon ami. C’était après nous avoir dit qu’on pou­vait sortir du côté de la Saône, en ajou­tant « Merci qui ? ». Mon ami lui avait alors envoyé un baiser avec la main… Et voilà, comme ça, c’est beau : un repré­sen­tant du pou­voir en place faire ce signe de mort en rica­nant !
J’ai vu un type se faire pren­dre et tabas­ser lors d’une charge de CRS alors qu’il ne fai­sait rien, qu’il était juste là, à fuir, à tenter de se pro­té­ger, à être là, comme nous, sauf qu’il était un jeune homme d’ori­gine magh­ré­bine, évidemment.

Au fait, se faire char­ger quand on sait qu’il n’y a aucune issue, c’est une sacrée expé­rience ! On a véri­ta­ble­ment essayé de se pré­pa­rer psy­cho­lo­gi­que­ment à se faire matra­quer. C’est dur (hohoho).

Plus tôt, après une charge, des coups de feu (lacrymo ? fla­sh­ball ?), je me retourne et je vois une fille à terre, incons­ciente, de l’écume aux lèvres, der­rière un kios­que à l’est de la place. Que doit-on faire ? Est-elle sim­ple­ment évanouie ? A-t-elle reçu quel­que chose dans la tête ? A-t-elle une crise quel­conque ? A-t-elle besoin de secours d’urgence ?
Je cours vers un mur de CRS, en hur­lant, hys­té­ri­que, d’appe­ler le SAMU (« IL Y A UNE FILLE A TERRE INCONSCIENTE ET C’EST A CAUSE DE VOUS ! » je hurle de toutes mes forces), JE VOIS ALORS UN CRS SOURIRE !!!

Avec mon ami, on a dis­cuté avec beau­coup de ces « cas­seurs des cités » : tous étaient froi­de­ment cons­cients de la situa­tion poli­ti­que, et SURTOUT DU RACISME OMNIPRÉSENT. Les blancs eux, s’en sor­ti­ront, PAS EUX, ni aujourd’hui, ni demain, ni dans la vie ! On a dis­cuté avec des jeunes qui cor­res­pon­daient par­fai­te­ment aux cli­chés relayés par les médias : jeunes d’ori­gine afri­caine à fou­lard, bas­kets, capu­che… On a briè­ve­ment dis­cuté de la réforme (“et on ne va pas tra­vailler jusqu’à 70 ans !” me dit un jeune avec un petit sou­rire au lèvres : il le sait, il est sur­tout là pour se battre contre une société raciste et pour­rie, dont la réforme est un élément qui fina­le­ment ne le concerne que de loin), on a appris que cer­tains lycéens se bat­taient également contre la sup­pres­sion des BEP, on a parlé du racisme, de la pro­pa­gande… Tous sem­blaient rési­gnés ; il n’y avait AUCUNE VIOLENCE.

Après l’ultime charge, le piège tendu contre nous vers 17h20, des tirs, on se plaque contre une vitrine avec d’autres jeunes, puis on se réfu­gie, mon ami et moi, pani­qués, dans la pre­mière cour inté­rieure, pour se pro­té­ger des tirs (là encore, pas eu le temps de voir, ou de sentir ce que les repré­sen­tants de l’État fran­çais tiraient). Il y a là, dans l’esca­lier de cet immeu­ble, un jeune d’ori­gine magh­ré­bine, un lycéen tout gentil, un peu enrobé, à la voix douce, bref tout sauf quelqu’un de mena­çant et d’effrayant, qui s’est retrouvé bloqué vers 11h place Bellecour alors qu’il ne fai­sait que passer. Il nous a raconté, sans haus­ser la voix, comme si c’était là quel­que chose de banal, qu’un CRS, en le blo­quant, lui a dit d’un air mépri­sant qu’il l’avait reconnu, lui, un « cas­seur » de ce matin 9h. Le garçon nous a alors dit : « à 9h, je fai­sais une interro ! ». « Ils m’ont dit que les Blancs pas­saient mais pas les autres ». Je lui ai alors fait répé­ter la chose, ne pou­vant en croire mes oreilles. Oui, oui, le CRS lui a dit ça comme ça. Oui, oui. D’autres jeunes stig­ma­ti­sés depuis leur plus jeune âge par les flics nous ont adressé plus tôt la parole, d’un air rési­gné : « eh pour­quoi vous partez pas vous ? Vous êtes blancs, essayez, ils vous lais­se­ront passer, vous… ». Nous n’avons pas essayé. Trop fiers pour tenter de partir, trop effrayés pour faire face à une charge de CRS. Dans cette cour, trois filles sont ensuite venues non pas se réfu­gier, mais faire pipi. Elles sont ensuite res­sor­ties ; nous n’avons pas osé.

Finalement, pas de contrôle d’iden­tité pour nous : « coup de chance » : dans la cour où nous nous sommes « réfu­giés » (on atten­dait les flics, prêts à mettre les mains sur la tête), on voit arri­ver des jeunes de droite à mèche ! Surréaliste ! Les che­veux de droite se reconnais­sent de loin ; enfants de bour­geois habi­tant place Bellecour, et leurs copains riches de droite. Une dis­cus­sion suit en bas des esca­liers avec deux d’entre eux, pen­dant que des jeunes pau­vres se font matra­quer sur la place : non, tous les gens qui ont voté Sarko ne sont pas pour ça, nous dit l’un des jeunes à la coupe Sarko fils pré-tonte ; ça….
Mon ami s’énerve, lui dit que si, que si on a voté Sarko, on a voté pour le racisme, pour l’État poli­cier, pour l’ORDRE, pour ça, CA… Les gens savaient, ils savaient pour quoi ils votaient : pour ça !
Le jeune d’ori­gine magh­ré­bine lui se tait, c’est juste un gamin qui veut ren­trer chez lui. Ces deux jeunes de droite avaient l’air si sym­pa­thi­ques, si inno­cents, et pour­tant c’est eux aussi la France qui pue.
Au final, c’est « grâce » à un groupe de blancs riches que nous sommes sortis sans contrôle, la rage et la peur au ventre. Un flic à blou­son en cuir et bras­sard entre dans la cour, nous dit de sortir, qu’on peut partir main­te­nant. On ne le croit pas ; je lui dis :« et tout à l’heure ? Vous nous avez dit qu’on pou­vait partir ! ». Il m’ignore, et va parler aux riches. Le gamin se dirige vers la porte, on le retient en lui disant d’atten­dre pour sortir avec les blancs. Il refuse. On insiste, on le met en garde, mais il a son hon­neur, lui. Il garde la tête haute, et s’en va.
Puis nous sor­tons, nous, effrayés, avec ces gens, un bon Français aux che­veux gris et à lunet­tes, une dame à talons, et des autres Blancs. Nous pas­sons devant les autres jeunes restés sur la place, qui sont main­te­nant contrô­lés par les flics, un à un, vers le pont Bonaparte. Je n’ai pas pu rete­nir mes larmes en criant aux badauds, une fois le bar­rage de flics passé sans encom­bres, sans même un arrêt : « Nous sommes passés parce que nous sommes blancs ! Elle est belle la France, hein ?! »

Plus tard dans les rues tou­ris­ti­ques du 5ème, je vois une télé­vi­sion dans un bou­chon. Je m’avance, une com­mer­çante me dit bon­soir, pen­sant que je suis une cliente. Je ne fais pas atten­tion, je tente d’aper­ce­voir des images de ce que je viens de vivre. La bonne Arbeiter me redit bon­soir, cette fois fer­me­ment, comme si je lui avais manqué de res­pect, comme à une gamine. Je la regarde dans les yeux et lui répond « Bonsoir. ». Je me retourne vers l’écran. J’entends la femme me lancer :« ah, la télé » comme si j’étais une mouche atti­rée par la lumière. Je réponds : « oui, je veux voir la pro­pa­gande ». « La pro­pa­gande ? » me lance-t-elle, d’un air à la fois moqueur et cho­quée. J’ai alors eu envie, pen­dant une frac­tion de seconde, de lui défon­cer la gueule. Mon fiancé m’a prise et m’a enle­vée de là, et je ne suis même pas arri­vée à pro­non­cer un mot intel­li­gi­ble. Nous sommes partis.

QUE DOIVENT RESSENTIR CES JEUNES CONSTAMMENT STIGMATISÉS SI MOI-MÊME JE PEUX RESSENTIR UNE TELLE HAINE APRÈS UNE APRÈS-MIDI ????!!!! RÉSISTANCE FACE A LA FRANCE QUI PUE !

Lapins

Bonjour,

Je suis un étudiant en phi­lo­so­phie et je vis à Lyon. Aujourd’hui, jeudi 21 octo­bre, alors que je me diri­geais de l’hôtel de ville en direc­tion de ma faculté, j’ai du emprun­ter la place Bellecour ; à savoir le chemin logi­que et normal.

En arri­vant à l’entrée de la place Bellecour à 14H30, je vis de nom­breux CRS pré­sents tout autours de la place, néan­moins aucun réel bar­rage n’était en place et les forces de l’ordre ne m’ont abso­lu­ment rien dit en me voyant arri­ver et se sont même sépa­rées dou­ce­ment pour me lais­ser passer. Je m’engage donc tran­quille­ment sur la place. Cependant, à l’autre extré­mité, je fais face à une ordre de CRS en posi­tion de blo­cage. Je décide de faire demi-tours, cons­ta­tant que l’ensem­ble des sor­ties de la place sont blo­quées de la même façon. Arrivant par là où j’étais entré sur la place, je cons­tate qu’un bar­rage de CRS vient d’être mis en place. Ceux-ci me refu­sent le pas­sage sous pré­texte des ordres du préfet alors même que quel­ques minu­tes avant ils venaient de me faire péné­trer sur la place.

C’est alors que com­mence un déten­tion avec plu­sieurs cen­tai­nes de per­son­nes sur la place, sans aucune raison.

Pire encore, durant cette déten­tion, je décou­vre que cer­tai­nes per­son­nes sont enfer­mées depuis 13H15, donc les forces de police m’ont laissé ren­trer en sachant par­fai­te­ment qu’il s’agis­sait d’un piège.

Pendant ma déten­tion, sachez que toutes les per­son­nes âgées, ou même non-jeunes pour être précis, ont pu partir sous pré­texte qu’elles « habi­taient la rue juste à côté ». Un véri­ta­ble fil­trage a opéré pen­dant cette période, afin que nous ne finis­sions qu’entre « jeunes », favo­ri­sant ainsi l’amal­game entre lycéens révol­tés et cas­seurs. Les forces de police ont été bru­ta­les, insul­tan­tes, face à des per­son­nes pro­fon­dé­ment calmes, cher­chant juste à com­pren­dre ce qu’il se pas­sait. C’est fina­le­ment après 5 heures que je pu sortir par le « Check-Point » mis en place à l’une des sor­ties. Là, sachez que je fus vic­time d’un contrôle d’iden­tité abusif, allant même jusqu’à pren­dre une pho­to­gra­phie de mon visage. Je sortis à 19H30, sans aucune autre expli­ca­tion. Enfin, durant les 5 heures d’enfer­me­ment, seule une ving­taine de per­son­nes ont osé se révolté, résul­tant d’une répres­sion aux gaz lacry­mo­gè­nes et tirs de jets d’eau à haute pres­sion. Qui, enfermé pen­dant 5 heures sans raison, insulté et dégradé par des forces de police, ne devien­drait pas fou ? L’état cher­che à engen­drer une haine chez les jeunes en les enfer­mant volon­tai­re­ment et en les pous­sant à bout. Ainsi, les diri­geants pour­rons, preu­ves à l’appui, dis­cré­di­ter au yeux de son peuple soumis et cré­dule l’enga­ge­ment des jeunes dans cette réforme.

Je suis écœuré. Difficile de trou­ver les mots. Pas l’habi­tude d’écrire. Mais je res­sens le besoin de témoi­gner tout sim­ple­ment. Je ne par­le­rai que de cette jour­née du Jeudi ici à Lyon Bellecour. 


Ce matin vers 10h45, avant d’aller cher­cher mon enfant à l’école, quel­ques grou­pes d’étudiants regrou­pés, atten­dant pour mani­fes­ter. Aucune agi­ta­tion. Les forces de l’ordre encer­claient, contrô­laient déjà tous les accès. À noter en plus l’ héli­co­ptère(pas encore là à ce moment), les 2 tanks à eau…

Je suis revenu vers 13h45, j’ai pu ren­trer sur la place et me poser vers la rue Emile Zola sur un banc comme la plu­part des lycéens. Quelques pas­sants… Et même une « baqueuse » avec bras­sard rouge, casque, bou­clier qui tra­ver­sait en solo d’un bout à l’autre à grands pas… À côté de moi, un groupe d’ado­les­cents. J’entends l’un d’eux dire : « J’ai envie de pisser ! J’en peux plus… ! » Un autre lui répon­dre ; « T’as essayé là-bas quai de Saône ? » Je regarde plus atten­ti­ve­ment et je vois en effet que chaque ado était refoulé par les crs. Soleil, un gros pétard qu’explose tran­quille­ment…calme plat.

Puis vers 14h00, retenti un méga­phone et cla­meur… Comme beau­coup d’autres, je me lève et pars en direc­tion de la place Antonin Poncet. Arrivé à l’angle, attrou­pe­ment de jeunes, qui comme moi vien­nent voir ce qui se passe. Je vois des dra­peaux : « Libérez nos cama­ra­des ! Libérez nos cama­ra­des ! » Je passe le contrôle…je sens un regard casqué se retour­ner vers moi et… rien.. Jean, blou­son, che­veux gri­son­nant, je passe.. 
La ten­sion monte.. Crs et Bac+ camion­net­tes cons­ti­tuent une cein­ture empê­chant l’inter­syn­di­cal et d’autres venus, côté place Antonin Poncet sou­te­nir et mani­fes­ter avec les lycéens, côté Bellecour… Les points se lèvent, des cris cou­vrent le bour­don­ne­ment de l’héli­co­ptère qui tourne au-dessus de nos têtes inlas­sa­ble­ment… Autour de moi, la ten­sion monte, en moi aussi… Situation blo­quée.

Cette situa­tion est restée blo­quée ainsi pen­dant plus d’un quart d’heure sans aucune hos­ti­lité. Du coup, j’ai pris le temps de regar­der de plus prêt les crs, leur équipement, mais aussi leur regard. J’ai vu des cyborgs.. Aucune dis­cus­sion pos­si­ble. Le rap­port de force (pro­tec­tion, équipements armés) est tel­le­ment dis­pro­por­tionné que je me suis senti agressé, menacé.. Puis, la ten­sion monte encore, encore et ce blo­cage de cette situa­tion absurde, amène quel­ques jets de pierre. Moi phy­si­que­ment, je ne savais pas quoi faire et j’ima­gi­nais qu’une percée pou­vait chan­ger le cours des choses et je la res­sen­tais phy­si­que­ment. Nous étions nom­breux, bien plus nom­breux qu’eux. Et par sur­prise, nous aurions réussi. Mais je me voyais mal crier ;  » Allez, on fonce dedans… ! 
Non. Je reste debout. Des pier­res volent, j’attends et la pre­mière salve de lacrymo tombe. Des repré­sen­tants syn­di­caux avec des dra­peaux sem­blent par­le­men­ter. ça siffle, ça hue.. Mégaphone : faut rejoin­dre le cor­tège inter­syn­di­cal der­rière sur quai gaille­ton… Vers où ? Laisser les lycéens enfer­mer ? Partir sans eux ? Et aller où ? (Place Guichard). Un p’tit tour et puis s’en vont. Non. Pas envie. La situa­tion était là. Les dra­peaux flot­tent, côté Bellecour, fumée blan­che, les lycéens dis­pa­rais­sent.. Ah oui, j’ai pas bien com­pris mais y’a le dra­peau peace qu’arrive comme un tro­phée sous les accla­ma­tions.. Il se place en tête et là, j’ai même cru naï­ve­ment qu’on allait enfin ren­trer sur la place dra­peau peace en figure de proue. 
Bon j’abrège.

Tension, ten­sion, pétards, roue de vélo, héli­co­ptère, bal­lets des cyborgs, 2ème salve bien four­nie de lacrymo et là on recule tous jusqu’au quai et pous­ser jusqu’au début de la rue de la Barre. Pas mal de dra­peaux par­tent en direc­tion de Guichard, regrou­pe­ment, à nou­veau face à face police. Il devait être vers 16h. De loin, Bellecour sem­blait déser­ti­que. Je ne sais pas ce qui s’est passé exac­te­ment. J’ai entendu dire qu’il y avait eu gazage, matra­quage, tan­kage à eau… Sur qui ?, Pourquoi ? Il y a un fil­trage. Comment s’est-il opéré ?

Vers 17h00, je bouge de check­point, celui de la ré, je vois qques lycéens errer dans le vide, ensuite rue Émile Zola, là je vois un crs plai­san­ter, s’amuser à meno­ter une demoi­selle nanti en fai­sant mine de la trai­ner sur la place et faire recu­lons parce qu’il y avait un gradé. Je fais l’tour jusqu’au pont Bonaparte et là je vois plus d’une cin­quan­taine de lycéens les uns der­rière les autres. Ils sont fouillés, contrô­lés. Je demande à l’un d’entre eux qui vient de sortir si ils sont pho­to­gra­phiés. Il me dit que lui non, mais d’autres oui : « J’ai posé des ques­tions dit-il : » Qui pho­to­gra­phiez-vous, sur quels cri­tè­res ? On lui répond : « Eux par exem­ple, en sur­vê­te­ment… ! »

Il com­mence à faire nuit. 
Rue Antoine St Exupéry, un car avec des dizai­nes de lycéens prêt à partir… Un dra­peau rouge avec le visage de Che gue­vara : « Révolution- Solution ». 
Je quitte Bellecour. 
Si mon enfant s’était retrouvé enfermé sur cette place… J’aurais été capa­ble d’une agres­si­vité dif­fi­ci­le­ment contrô­la­ble. Mêmes les pier­res n’auraient pas suffi, encore moins les voi­tu­res retour­nées.. Ce qui est cassé par cer­tains est la marque d’une grande force, d’un grand cou­rage. . Consciemment ou incons­ciem­ment, ces gestes arra­chent des mar­chan­di­ses alié­nan­tes dans un décor de rues murées de vitri­nes, va et vient inces­sant de voi­tu­res stres­sées, bruit, air irres­pi­ra­ble. Marchandises parmi les mar­chan­di­ses, où étes-vous parents ? Où êtes-vous vivants ?

[Mot à la modé­ra­tion ; J’ai sorti tout ce qu’y s’est extirpé de ma tête. Jetez ou publiez. Si trop long, faites ce que bon vous sem­blera, mais ne coupez pas pré­ci­pi­tam­ment .]