« Entre deux vies. De la prison à la liberté »
de Martin Blanchard, 2008, 90 mn.

Janvier 2010 : inauguration de la nouvelle Maison d’Arrêt « Bouygues » de Coulaines – Les Croisettes (400 places officielles), dans la banlieue mancelle suite à la fermeture des M-A « vétustes » du Mans et d’Alençon. A cette occasion, le premier ministre, venue se réjouir de sa politique sur ses terres sarthoises, a affirmé que « la politique d’enfermement ne se discutait pas ».

Pour nous, si. Il est urgent de poser la question des politiques pénales qui visent à criminaliser et à enfermer toujours plus, des politiques carcérales, notamment des conditions de détention et de réinsertion, et de des politiques de privatisation immobilières des pénitenciers de l’Etat qui introduisent des notions de rentabilité dans la gestion des prisons. La CNT, en tant que syndicat, dénonce aussi un certain aveuglement du syndicalisme qui cautionne ces politiques en défendant les forces répressives.

Le Film : Le documentaire dénonce l’absence de moyens consacrés à la réinsertion à travers le parcours semé d’embûches de Mourad, Mustapha et Dimitri vers la liberté conditionnelle.
Ce film s’interroge sur le sens de la peine carcérale et le retour à la liberté des détenus. «Comment peut-on préparer sa réinsertion entre les quatre murs d’une prison ?».Pour esquisser une réponse, le film suit Mourad, Mustapha et Dimitri, détenus en maison d’arrêt (pour de courtes peines) et en centre de détention (pour des condamnations à plus d’un an de prison). Face à la caméra du réalisateur Martin Blanchard, ils racontent, à visage découvert et en confiance, leurs parcours sinueux, marqués par la violence. Les trois hommes, qui ont entamé des démarches pour obtenir une libération conditionnelle, rêvent d’une sortie proche. Entre deux vies enregistre dans son intégralité tout le processus permettant d’obtenir une libération conditionnelle. A travers les parcours de Mourad, Mustapha et Dimitri, le documentaire ouvre de sérieuses pistes de réflexion pour favoriser la réinsertion des détenus.

Les intervenants : Catherine Charles de l’association pour le respect de proches de personnes incarcérées (ARPPI), et mère de famille. A savoir, la maman de deux garçons prisonniers, dont l’un est sorti en liberté conditionnelle le 17 août dernier. Il s’agit de Cyril Khider, condamné, en mai 2007, à une peine de 10 ans d’emprisonnement par la Cour d’assise de Créteil, pour avoir tenté en 2001, d’une manière suicidaire, de délivrer son frère aîné des prisons de Fresnes.