Dans le cadre du débat sur l’identité nationale, le préfet accueille, vendredi 11 décembre 2009, à 18h30, à la préfecture, monsieur Jean-François SIRINELLI, professeur d’histoire contemporaine à SciencesPo, directeur du centre d’histoire de SciencesPo.
La réunion sera présidée par monsieur le préfet, Jean DAUBIGNY. Monsieur SIRINELLI interviendra sur le thème « identité nationale et République ». Son intervention sera suivie de celle de monsieur MENARD, le délégué régional à la recherche. Le débat sera ensuite ouvert à la salle.
Le préfet souhaiterait que l’auditoire soit composé de lycéens et d’étudiants. Il souhaiterait tout particulièrement que les étudiants et enseignants en lettres et langage puissent participer à l’événement.
Il vous serait reconnaissant de bien vouloir diffuser l’invitation auprès des enseignants et étudiants. Vous trouverez en pièce jointe le carton d’invitation.

Dans la vie, il faut toujours savoir à qui on a à faire. Jean-François Sirinelli est un brillant universitaire (spécialiste d’histoire contemporaine française). Il est le fils de Jean Sirinelli, grand helléniste, recteur d’académie, directeur des enseignements supérieurs après mai 68. Avec la famille Sirinelli, nous sommes dans la tradition de l’Université française, dans ce qu’elle a de plus éminent. Finir comme suppôt de Besson confine, à mes yeux, au vulgaire.

Quant au préfet Jean Daubigny, il est tout à fait à sa place en tant que président de cette conférence. Selon l’association Cette France-là, qui se préoccupe du traitement réservé aux étrangers en France, Daubigny a fait procéder à l’interpellation de 23 travailleurs maliens sans papiers à Montfort-sur-Meu en février 2007, déclanchant la colère des habitants de la petite ville. La même année, il contrevient à une décision de justice en réitérant sa décision de placer en détention un Ivoirien que le juge avait assigné à résidence pour qu’il puisse s’occuper de son fils. Le juge déclarera illégale cette seconde décision. Sous son autorité, des tests osseux, génitaux et pileux ont été effectués sur de jeunes hommes pour “ vérifier ” leur âge. Parmi eux, Julio Masunguna, un jeune Angolais interpellé le 4 mars, qui se disait âgé de seize ans, comme ses papiers l’attestaient. Les tests osseux, pileux et génitaux auxquels a été soumis l’adolescent ont toutefois conclu qu’il en avait en réalité dix-huit. Julio a aussitôt été placé au centre de rétention de Saint-Jacques-de-la-Lande. Ironie du sort, l’Ofpra avait rejeté son dossier parce qu’il était mineur. À la suite d’une mobilisation des élèves et des personnels de son lycée, Julio a finalement été régularisé à titre « exceptionnel et humanitaire », non sans avoir été contraint – tel était le marché – de s’avouer majeur.

Il est non seulement urgent mais nécessaire que les enseignants boycottent et dénoncent ce type de réunion. À combien de kilomètres sommes-nous désormais de Vichy ?