Les commerçants et une poignée d’habitants en rêvaient, la mairie de Toulouse va le faire.

Tous les bancs de la Place Arnaud Bernard vont être déboulonnés dans quelques jours, voire quelques heures. Et c’est pour nous, la goutte d’eau qui fait déborder le bac à fleur (eux aussi doivent d’ailleurs disparaître de cette même place).

Après nous avoir imposé un commissariat mobile de police municipale et des contrôles de police nationale incessants, après avoir transformé le quartier en QHS (Quartier de Haute Sécurité) tous les dimanches matin, avec patrouille de flics et de douaniers, aux alentours et dans le marché (sans compter les fouilles de véhicules et les chiens renifleurs) voilà qu’à présent, ils s’attaquent aux bancs, symbole d’oisiveté et « assise de tous les deals » dixit les médias.

Sauf que ces bancs, aussi moches et inconfortables soient-ils, on les aime bien. Parce que le principe d’un banc, c’est de s’asseoir dessus, voire de s’y reposer. Un banc, c’est gratuit, un banc, ça ouvre la porte à des rencontres, à des discussions, un banc, c’est le droit de s’asseoir dans l’espace public, sans forcément consommer, un banc, c’est un bras d’honneur à l’espace marchant. Sur la Place Arnaud Bernard, les bancs sont un rendez-vous quotidien pour pas mal de monde.

Pour les Chibanis, ces migrants retraités qui viennent y prendre le soleil tous les jours, pour les zonards de la Place qui y ont élu domicile, c’est pour eux devenu un véritable lien social. Est-ce qu’on leur a demandé leur avis avant de projeter de les déboulonner ? Non, bien sûr. A nous non plus d’ailleurs. Et même si on l’avait donné, les dés sont déjà jetés depuis longtemps.

Nous appelons donc à un

RASSEMBLEMENT CE MERCREDI 21 OCTOBRE à 17h SUR UN BANC, PLACE ARNAUD BERNARD.

Ensemble nous pourrons discuter de l’avenir de ce quartier qui nous paraît déjà tout tracé. Sauf que tous, on y habite où on y travaille et on ne va laisser personne décider à notre place. Déboulonner les bancs, sans un projet solide et concerté avec TOUS les habitants du quartier, c’est HORS DE QUESTION.

ACABAB (Association Contre l’Ablation des Bancs d’Arnaud Bernard)