Monsieur,

Nous avons exprimé notre satisfaction de votre courrier aux parlementaires et au préfet, leur rappelant leurs responsabilités dans l’accueil des demandeurs d’asile et leurs familles; nous vous encouragions même à aller plus loin afin de solutionner durablement leur situation, en vous concertant avec le Président du Conseil Général et le Préfet. D’où notre étonnement quand vous assignez sept de ces demandeurs d’asile devant le Tribunal d’Instance d’Angers, le 6 novembre à 9h!
Avant les élections municipales, vous aviez procédé au premier parrainage républicain de demandeurs d’asile tant d’Afrique noire que des ex-pays de l’Est en leur assurant « aide et protection de la ville d’Angers »; ces paroles valaient-elle promesse d’un engagement fort des élus aux côtés de ces gens que la misère, les guerres et les dictatures avaient conduits sur les routes de l’exil?
On peut en douter quand vous sollicitez le Tribunal pour les jeter à la rue!
Vous avez sans doute « oublié » qu ‘étant élu, vous engagiez la population angevine dans cette protection des demandeurs d’asile et de leurs familles; nous, membres du CSSP49 ou du RESF49, vous avions précédé dans cette voie et nous avons continué:
Entre les familles et célibataires de réfugiés venant de l’ex Yougoslavie, des ex pays de l’Est, de Roumanie, de la corne de l’Afrique ou les quelques sans abris français qui ont remplacé ceux que vous avez déjà expulsés, c’est une soixantaine d’hommes, de femmes et d’enfants qui logent à présent au « 49-3 » et au « 49-4 »; il est hors de question que nous acceptions qu’un seul ou une seule d’entre eux soient à la rue!

C’est pourtant ce qui arriverait si nous vous laissions vous en prendre aux victimes et non aux responsables!
Pourquoi ne pas porter plainte pour « trouble à l’ordre public » contre la Préfecture qui laisse à la rue tous ces gens qu’elle a obligation légale de loger?
Pourquoi ne pas porter plainte pour « non assistance à personnes en danger » contre le Conseil Général qui refuse des subsides aux familles étrangères dont il a légalement la charge?

Pourtant les solutions existent: l’ex gendarmerie des Ponts de Cé, dont nous avions été expulsés en novembre 2008, est toujours inoccupée et appartient désormais à l’ « agglo » dont vous êtes président; le « 49-3 » n’est pas près d’être détruit et pourrait continuer, pour quelques temps, à héberger ses occupants actuels; pour le « 49-4 », sous le coup d’un arrêté d’utilité publique, il en va différemment car l’intérêt général doit prévaloir mais nous accepterions un immeuble de semblable importance.

Dans cette optique et si vous en avez la volonté politique, nous vous proposons de nous rencontrer pour mettre en œuvre ces solutions; il vous reviendra par la suite, en concertation avec le Conseil Général et la Préfecture, d’en préciser les modalités tant administratives que financières.
Les membres du CSSP49

Pour nous contacter:

Yves Hurel: 06 79 49 15 23
Paola DESSART: 06 42 56 33 33
Pierre-Jean BOURDON: 06 83 87 32 28