Bonjour,

Le 24 juin 2009, la CGT, par le biais de son service d’ordre, a donné l’assaut à la Bourse du Travail de Paris (3e arrondissement) et en a délogé les 800 à 1300 (selon les sources) sans-papiers qui l’occupaient depuis le 2 mai 2008.

Plusieurs faits sont intéressants dans cette histoire :

– Un certain nombre de personnes, se sont mises à crier pendant l’attaque qu’il s’agissait d’une attaque de la police, alors qu’il n’y avait pas moyen de se méprendre sur l’identité des assaillants : La police n’est même arrivée qu’après dix minutes, étant à ce moment plus loin à surveiller une manifestation.

– La CGT et la direction de la Bourse du Travail se sont d’ailleurs bien abstenu d’avertir la police, puisque ce sont les voisins qui, témoins de l’attaque, ont du le faire.

– Après l’attaque, le porte-parole auto-proclamé des sans-papiers, lui-même membre de la CGT, aurait dit que la police a participé à l’attaque… alors que les images montrent le contraire.

– La CGT a attendu, courageusement, que la plupart des hommes adultes et des valides se soient rendus à une manifestation, et s’est donc attaqué à majoritairement des femmes et des enfants. Les militants CGT auraient été une trentaine.

– Les attaquants ont été décrits comme la tête rasée et armés de barres de fer et de gaz lacrymogène (contre des femmes et des enfants…).
Une description habituellement donnée aux militants d’extrême-droite et qui amène à réfléchir sur l’identité réelle de bien des ratonneurs, en particulier lorsque les victimes avaient précédemment refusé le « soutien » de tel syndicat ou telle association.

– En effet, une des principales justifications de la CGT était que les sans-papiers ne voulaient rien avoir affaire avec eux, ni n’acceptaient leurs propositions. On se demande tout de même en quoi les propositions des syndicats ont force de loi…

– Les raisons quant à l’attaque sont probablement nombreuses : L’élimination de concurrents indépendants et la violence habituelle des organisations communistes envers ceux qui leur font subir ce qu’ils préconisent aux autres (en tant que petit-flls de responsable local PC et CGT, je pourrais en dire long sur la violence de ces gens) sont sans gros doutes les principales.

– C’est la police qui a du protéger les sans-papiers afin que ceux-ci puissent évacuer sans se faire taper dessus, puis aller récupérer leurs affaires. Oui, vous avez bien lu : La police a du protéger des sans-papiers de la vindicte d’antiracistes autoproclamés qui les ont expulsés de force.

– Des attaquants ont été arrêtés, mais remis en liberté.

– On remarquera également l’attitude plus qu’équivoque de certains groupements dits « antiracistes » sur le sujet, qui soutiennent la CGT ou accusent la police : Le site d’information antiraciste Bellaciao avait ainsi, si l’on en croit Google, publié un article intitulé « pour la première fois les flics ! » et accusant la CGT.
Article depuis effacé et remplaçé par deux communiqué victorieux l’un de la CGT et l’autre de la direction de la Bourse du Travail.

– La CGT prétend avoir exigé des policiers qu’ils n’arrêtent pas les sans-papier expulsés. Un peu hypocrite, surtout sachant que la police ne les aurait de toutes manières pas arrêtés (sinon, ils seraient simplement allés les chercher à l’intérieur : Ils n’ont pas besoin de l’autorisation des propriétaires des locaux pour ça).

– La police (CRS), rejointe par la gendarmerie, s’est ensuite employée à séparer les deux groupes, puis à empêcher un afflux de manifestants venus de la manifestation voisine (le barrage ayant provoqué, au moins au début, de grosses difficultés quant à l’eau et aux toilettes).

– Certains sans-papiers n’aurait cependant trouvé rien de mieux à faire que de s’en prendre (verbalement ? Physiquement ?) à des personnes venues filmer la situation. Comme s’ils avaient besoin de se rendre encore plus antipathiques à une population française de plus en plus hostile aux immigrés (cf. la multiplication des lois, règlements et initiatives scolaires supposées arranger les choses).

– Les sans-papiers dorment actuellement dans la rue, rue du Boulevard des filles du Calvaire (côté impair) ou, selon d’autres, boulevard du Temple. Vue la chaleur et l’absence de toilettes (les seules présentes seraient cassées), on imagine que les jours à venir vont être particulièrement pénibles pour eux.

– La mairie de l’arrondissement (les grandes villes que comme Paris ont souvent séparées administrativement en « communes » plus petites, chacune dotées d’une mairie plus ou moins autonome selon les thèmes) indique qu’elle ne parvient pas à trouver de locaux pour reloger les sans-papiers.
Dans une ville, Paris, dont tous les dirigeants prétendent s’opposer aux expulsions, dotée qui plus est d’un nombre énorme de locaux et de subventions aux associations d’aide à tel ou tel, il est remarquable que, tout à coup, plus personne ne soit présent.
On a évidemment droit à un message vengeur ici et là, ça ne coûte pas cher, parfois ouvertement raciste (ah, les « petits blancs » et autres « français », que c’est bon de leur cracher à la gueule. Certains semblent réellement ne désirer que l’explosion de la haine), mais aucune proposition venant d’eux-même, faisant marcher leur porte-monnaie.
La solidarité, c’est décidément plus facile quand c’est les autres qui payent…

Toi y’en a être bon nègre : Toi y’en a te placer là et tenir drapeau bien droit, ou toi y’en a recevoir le bâton.