Pendant que certains d’entre nous négociaient avec la responsable administrative de la CLI, d’autres diffusaient des tracts (cf. ci-dessous), d’autres encore prenaient place, déterminés à occuper jusque satisfaction des revendications. Après avoir « déjoué » les classiques pièges des « ce n’est pas moi qui décide » ou encore « prenez un rendez vous et revenez plus tard », arguments bureaucratiques bien commodes pour des sujets qui fâchent, nous avons fait pression pour que la décision se fasse par téléphone s’il le fallait.

C’est au bout de deux heures, alors que nous commencions le pique nique dans la salle d’attente devenue salle à manger, que la CLI admis enfin de payer ses dettes, qui s’élevaient à 2800 euros.

Contents et soulagés, nous sommes alors allés pique niquer dans un endroit plus bucolique…

Cette action montre une nouvelle fois que la solidarité et l’action collective permettent de débloquer des situations. Isolés, essayant tant bien que mal de joindre les bouts, nous sommes démunis ! Nous appelons donc les chômeurs et précaires à s’auto-organiser, et à pratiquer ce genre de solidarité effective (radiations, coupure d’électricité, potager collectif etc.)

Nous rappelons que nous tenons des permanences tous les lundis de 18H à 20H, nos réunions repas se faisant tous les jeudis des semaines impaires, à partir de 18H.

MCPL
22 rue de Bellevue
35000 RENNES
mcpl2008 at gmail.com

Le tract diffusé lors de l’action :

NE FAISONS PAS LES AUTRUCHES FACE AUX RAPACES

Si nous nous mobilisons aujourd’hui au centre médico-social de Ploërmel, c’est parce que nous venons soutenir une personne qui s’est vue suspendue de ses droits RMI depuis le premier novembre 2008 après un RDV manqué avec la CLI ; elle a finalement été radiée le premier mars, malgré quatre mois de démarches (courriers, visites) afin de réintégrer le dispositif du RMI, en vain. Les raisons invoquées par la CLI pour justifier la suspension du RMI sont :

– absence à une convocation de la CLI en octobre (non réception du courrier par la destinataire)

– ne met pas toutes les chances de son côté pour se réinsérer

On peut s’étonner que concernant une aide aussi importante que le RMI pour ceux qui en bénéficient, un seul RDV manqué puisse entraîner une suspension, sans avoir la possibilité d’un recours (normalement communiqué par le conseil général).

Elle a trouvé un travail à mi-temps trois semaines plus tard et depuis, elle s’est échinée à réintégrer le dispositif pour bénéficier du droit à cumuler sur quatre mois son salaire et un complément RMI. En effet, non seulement elle a trouvé un travail dans le cadre de ses recherches, mais elle s’est aussi manifestée auprès des agents sociaux de la CLI à plusieurs reprises, demandant l’arrêt de la suspension du RMI qui empêche cette possibilité du cumul sur la période d’encouragement à l’embauche de quatre mois. A cette demande, la CLI répond que son salaire de 540 euros par mois lui est suffisant, en rejetant un contrat d’insertion en janvier qui aurait pu lever la suspension, ce qui est proprement une négation des droits sociaux.

Cette mauvaise volonté à vouloir la réintégrer témoigne de sur le dos de qui le gouvernement actuel cherche à faire des économies : les chômeurs et les précaires.

Sur quelle logique se situe la CLI pour lui refuser ce droit ? On voit bien à travers ce type d’exemple comment les organismes sociaux se transforment en simples organismes de contrôle social et de répression.

Nous sommes venus en nombre pour ne pas la laisser seule face à un dispositif qui est souvent trop intimidant pour faire entendre sa voix. Nous sommes venus réclamer avec elle le paiement des quatre mois de complément RMI cumulable avec son salaire.

Pour ne plus permettre aux institutions d’agir en toute impunité sur les droits des précaires, n’hésitez pas à nous faire connaître et à nous rencontrer.

Pour nous contacter, les permanences se tiennent le lundi de 18h à 20h, au Mouvement de Chômeurs et de Précaires en Lutte
22 rue de Bellevue
35000 Rennes

mcpl2008@gmail.com

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La GRÈVE DES HAMSTERS. Quelle politique pour nous sauver de l’économie ?
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Grenoble, Toulouse, Rennes, Paris, Lille, Marseille, ça frémit ! d’autoréductions en pratiques d’auto-défense sociale face aux institutions, continuons à nous auto-organiser !