En route donc vers le lieu de cette manifestation. je sors de ma retraite pour aller battre le bitume sur le pavé sur la plage. Je me dirige donc vers la borne vélib en prenant soin de ne pas utiliser la station près de chez moi. « Bip » (c’est à dire: « bonjour Mr ou Mme machin, nous vous avons identifié, vous disposer d’1/2 heure pour vous rendre à une autre station où nous vous réidentifierons »). Je pédale pédales dans la chaleur – 30 degrés -, les pots d’échappement qui n’y sont pour rien (et de toute façon il faut bien travailler non? entends-je presque dans un gigantesque 4*4 à 4 places et 1 personnes), la misère qui traîne ses guêtres à supplier pour sa dose de crack du coté de Barbes, les clochards affalés entre l’indifférence, les flaques de vinasse, de pisse et les pub pour le dernier portable à seulement 200E. La vie quoi.
J’arrive vers la Bastille, « Bip » (vous êtes identifié, merci au revoir).
Quelques cars de flics bien sûr. Les civils, comme d’hab, à non, il y en à un nouveau on dirait, qui vérifie qui est là. Qui se compte, on les entends presque murmurer à travers leurs lèvres (sournoises j’ai envi de rajouter) à chaque mouvement de doigt visant chaque manifestant: 2, 3, 4… 400… peut-être plus. A vrai dire, je n’en sais rien moi-même et m’en tamponne.
Mais voici la nouveauté, environ à mi-parcours, je ne les vois plus ces civils. Je ne vois plus que des çéhèrèsses. Bizarre y’aurait quelque chose de nouveau? De plus en plus curieux, cette manif qui est somme toute oncque ne peut plus familiale, la vici tout à coup totalement encadré par lesdits agents…
Les flics à caméra, flashouille à qui lieux mieux quelques personnes dûment choisi. A savoir, une conversation entre deux personnes qui se sont écarté de la manif. Elle est bruyante, on s’y entend mal. J’imagine combien cela doit paraitre séditieux de vouloir parler… cela justifie donc moult gros plan sur les deux bavards.
Enervés par leur manoeuvre d’encerclement, les poulets qui décidément veulent se venger de leur élevage en batterie en nous parquant pour le parcours commence à s’exciter. Un manifestant balance du jus de fruit sur eux pour les disttraire un peu des sans-pap. Bien joué! nos héros à calot se jettent sur lui, tonfas aux poings. Il est finalement relâché. Mordiou du jus d’orange! vous vous rendez compte? Imaginez un peu s’il y avait aussi de l’extrait de savon et du sable? j’ai peut-être trop vu Fight Club, et eux aussi…
Nous voici donc dans une manif à l’anglaise, entre deux rangés de condés. Ils faut laisser passer les voitures. Ils y a quelques temps, un type disait que quand il y a une grève en France, plus personne ne s’en rend compet. Forcément, le jour des grèves, le type en question fricote… Il semblerait que cela soit désormais au tour des manifestations.
Ou alors, c’est à cause de la MAAF? Mutuelle d’Assurance des Artisans de France ou Mouvance Anarcho-Autonome Francilienne? Nul ne sais qui des assureurs ou des casseurs profitent le plus des évènements! (pardon, ça faisait longtemps que je voulait la faire celle-là, elle est nulle, oui, je sais, et le dernier paragraphe cela n’est plus du tout de l’information…)