Actualité locale

mardi 14 octobre 2003

Mobilisés hier soir, les intermittents ne sont pas parvenus à faire annuler
le concert de L5. Celui-ci a eu lieu malgré de sérieux affrontements et sous
surveillance policière.

L5 : les intermittents refoulés à Rezé
Le seul concert programmé pendant la semaine morte a été perturbé hier
La semaine morte, mise sur pied en soutien aux intermittents, a démarré hier
comme prévu : sans ouverture de rideau… Hormis à Rezé, où le concert de L5
est resté à l’affiche. Mobilisés, les intermittents ne sont pas parvenus à
faire annuler le spectacle. Celui-ci a eu lieu malgré de sérieux
affrontements et sous surveillance policière.
Halle de la Trocardière, à Rezé. Seule salle de l’agglo à n’avoir pas annulé
les concerts programmés pendant « la semaine morte pour une culture
vivante ». Hier soir, vers 18 h 30, deux heures avant le show des L5, un
public fourni attendait sagement sur le parvis. Des mômes surtout, venus
pour les filles de la télé, créatures de M6 et de son Pop’stars.

Un peu en retrait, une petite centaine d’intermittents se tâte sur la
meilleure stratégie à adopter pour faire annuler le spectacle. « Il n’y a
que des gosses ! Sur ce coup-là, on va passer pour des salauds. » Le fait
est que l’accord Unedic contesté (qui concerne le régime d’indemnisation
chômage des intermittents) semble être le cadet des soucis des spectateurs.
Quelques tracts, des discussions plutôt infructueuses, et le groupe en lutte
tente de bloquer l’entrée. Huées du public et immédiatement, intervention
musclée du service de sécurité de la production. Très musclée : les
artistes, malmenés, finissent par faire marche arrière, avec beaucoup de
résistance et de protestation. Vers 19 h, une jeune spectatrice se fait
malencontreusement asperger d’huile de vidange. Un incident déploré par la
grande majorité des manifestants. Peu après, les CRS prennent position.

« Toute la journée, lâche Eric Buquen, adjoint à la culture rezéen, nous
avons cherché comment nous pouvions reporter le spectacle. La société de
production (Glem, NDLR) rejetait cette solution. Il nous restait deux issues
: assumer les frais financiers de l’annulation, ou tout arrêter pour cause
de troubles à l’ordre public. »

Tambourinades aux portes latérales, chants vigoureux… Trois heures durant,
les intermittents, systématiquement repoussés par les employés de la
sécurité et les CRS, ont donné de la voix et du geste. Vers 21 h, alors
qu’une partie d’entre eux parvenait à ouvrir une porte de secours, les
forces de l’ordre sortent les gaz lacrymogènes. Un cameraman de France 5 est
visé et atteint, à très faible distance. Le repli est définitif… Jusqu’à
samedi, jour où Obispo est programmé au même endroit. Eric Buquen, très
embarrassé, compte invoquer les troubles d’hier soir pour demander
l’annulation à la préfecture.