Ce matin, à 10h, le rassemblement de soutien à Bruno et Ivan s’est tenu comme prévu devant le tribunal administratif de Grenoble. Il y avait un peu plus de 80 personnes, des centaines de tracts expliquant les raisons du rassemblement ont été distribués :
http://grenoble.indymedia.org/index.php?page=article&id…=6651
ainsi que 200 exemplaires de la lettre publique écrite par Bruno et Ivan depuis les prisons de Fresnes et Villepinte :
http://grenoble.indymedia.org/index.php?page=article&id…=6587

Une grande banderole a été déployée, similaire a celle qui avait été suspendue au-dessus de la manifestation de solidarité avec les sans-papiers à Paris le 5 avril dernier : « Vive la solidarité avec les sans-papiers, liberté pour Bruno, Ivan et les autres ».

Pendant le rassemblement, qui bloquait la rue Marcel Benoît, où se situe le tribunal administratif, quatre fumigènes ont été allumés et quelques slogans criés.

Pour en savoir plus sur l’instruction contre Bruno et Ivan :
https ://paris.indymedia.org/article.php3 ?id_article=99573

Au même moment, démarrait de la gare une manifestation lycéenne :
http://grenoble.indymedia.org/index.php?page=evenement&…=2148

Selon une brève de l’AFP, « plusieurs centaines de lycéens, 800 selon la police, plus d’un millier selon les organisateurs, qui manifestaient mardi à Grenoble contre les suppressions de postes prévues à la rentrée, ont été dispersés par la police en fin de matinée (…). Aux cris de nous sommes les lycéens en guerre contre Darcos, les manifestants, venus d’une dizaine d’établissements de Grenoble et des environs, [ont] défilé dans les rues de la ville.
Une banderole était portée en tête de cortège, sur laquelle on pouvait lire : Flicage, fichage, surcharge, bienvenue chez les P’tits ».

Sur la rue Lesdiguières, lors de la manif lycéenne, deux fumigènes ont été allumés et des tracts appelant au rassemblement ont été diffusés. Arrivant sur la place de Verdun (où se trouvent à la fois le tribunal administratif et la préfecture), les lycéen-ne-s ont acclamé le rassemblement de solidarité avec Bruno et Ivan. Des fumigènes brûlaient alors dans la manif et dans le rassemblement, qui s’est finalement dirigé vers la manif, pour rejoindre les lycéen-ne-s en lutte.

De l’autre côté de la place, les flics bloquaient la rue qui mène au rectorat, et comme les semaines précédentes, cela a accru l’agitation lycéenne. Les flics se faisant menaçants, de nombreux projectiles (bouteilles, cailloux, pommes pourries, etc.) ont été jetés sur eux. Et croyez-moi ou pas, mais… pour que la colère contre la flicaille se manifeste pratiquement, il n’y avait pas besoin de prétendues provocations des « anarcho-libertaires » ! Je précise cela parce que plusieurs articles de journaux locaux ont affirmé ou insinué cela depuis le début du mouvement lycéen. Malheureusement pour Sarko et sa clique, pas mal de gens n’ont pas besoin de la propagande anarchiste pour avoir la rage contre ce monde et ses dirigeant-e-s.

La BAC interpelle une première personne, mais plein de manifestant-e-s se jettent sur les flics pour empêcher l’arrestation. Les bacqueux (policiers de la BAC) flippent et reculent, mais partent finalement en compagnie de la personne interpellée, sous la protection des flics anti-émeutes. D’autres projectiles s’écrasent sur les flics (un bacqueux se prend une bouteille sur la tête), qui ripostent de manière assez prévisible à coups de gaz lacrymogènes, inondant la place de Verdun de cette fumée moins sympa que celle des fumigènes…

Les manifestant-e-s s’éloignent de la place, empruntant la rue Lesdiguières ou la rue Marcel Benoît, où quelques personnes tiennent toujours solidement la banderole de solidarité avec Bruno, Ivan et les sans-papiers.

Quelques minutes plus tard, une bonne partie des manifestant-e-s sont de retour sur la place de Verdun. Les flics envoient à nouveau des salves de gaz lacrymogène, tentant inlassablement de disperser les manifestant-e-s. La BAC tourne, mais les manifestant-e-s sont assez regroupé-e-s, la rue Lesdiguières est assez impressionnante, entre fumée de lacrymo et dizaines de manifestant-e-s masqué-e-s bloquant la rue.

A nouveau de retour sur la place de Verdun, la banderole pour Bruno, Ivan et les sans-papiers est à nouveau déployée, ça donne l’impression que le rassemblement continue, avec d’autres personnes, dans une ambiance un peu « guérilla urbaine » aux relents de gaz lacrymogènes.

De nouvelles salves de lacrymos sont lancées, pas mal de palets de lacrymos renvoyés vers les flics, mais la police finit par disperser les manifestant-e-s en plusieurs groupes, entre la place de Verdun et le centre-ville.

Non loin du lycée Stendhal, la BAC arrête une personne relativement isolée. Une petite dizaine de manifestant-e-s voyant la scène courent vers les 4-5 flics de la BAC mais ne réussissent pas à empêcher l’arrestation. Les bacqueux se prennent quelques canettes et cailloux et se mettent en position de combat, tonfa à la main, pour finir par gazer dans le tas à la lacrymo pour repousser les plus énervé-e-s, avec le soutien de quelques collègues arrivés en renfort.

Un cortège de 120 à 150 personnes se dirige vers la place Victor Hugo, à travers les rues commerçantes du centre-ville. Au niveau de la place Grenette, il est « attaqué » par deux voitures de la BAC qui se la jouent « cowboys » en fonçant dans le tas. Un peu flippant. Un peu dangereux, aussi, mais, ça, ils s’en foutent, la loi c’est eux comme ils aiment si bien dire – cf. dernièrement la mort d’Hakim, à Grasse :
http://www.liberation.fr/actualite/societe/325826.FR.php
Dommage qu’à ce moment-là, personne n’ait eu de projectile à leur balancer, ça n’aurait pas été immérité.

Après un moment de flottement, le cortège repart, criant « Guerre sociale ! » et « Aux aaaaaaaarmes ! », puis reprenant des slogans du rassemblement pour Bruno et Ivan : « Solidarité avec les sans-papiers, libérez Ivan et Bruno ! » et « Pierre par pierre, et mur par mur, nous détruirons les centres de rétention ! ». Au fil de cette petite manif sauvage, des actions antipub ont été effectuées, une poubelle a été jetée sur la FNAC (pseudo-agitateur et vrai commerce capitaliste depuis 1954…), les pubs de la devanture du Mc Donald’s ont été renversées, etc. Mais le centre-ville grouille de flics, c’est pas facile de s’y attarder. Après avoir bloqué le tram pendant un moment, le cortège repart sous la menace directe de flics anti-émeutes qui ordonnent à tout ce petit monde de se disperser… Les manifestant-e-s restent groupé-e-s et s’arrêtent place Victor Hugo en criant des slogans anti-flics, bientôt rejoint-e-s par d’autres groupes de manifestant-e-s. Sur la place, quelques bacqueux rôdent.

Sur la place Victor Hugo, nous sommes entre 150 et 200 personnes. La dispersion des quelques centaines de personnes présentes lors des affrontements de la place de Verdun semble cette fois avoir fonctionné. La tension est retombée et pas mal de gens partent petit à petit.

Nous sommes quelques-un-e-s à quitter la place vers 12h30. Certain-e-s parlaient de repartir en manif sauvage vers la gare, mais a priori ça ne s’est pas fait. Si vous en savez plus, dites-le dans les « commentaires ». Notamment concernant les arrestations, car ce n’est pas sûr qu’il n’y en ait eu que deux…