L’Italie a de nouveau connu une vaste mobilisation lors de la Réunion intergouvernementale regroupant les vingt cinq chefs d’état européens.

La matinée a été marquée par diverses actions de bloccage et de protestation de la part de plusieurs groupes d’activistes.
A 10h le ten o’clock road block regroupait environ 500 personnes déterminées a se livrer à diverses actions directes, pas besoin de préciser que le port du sweat noir à capuche était de rigueur. Après avoir perturbé un temps la circulation, le groupe a pris d’assaut une agence d’exploitation intérimaire (ADECCO : l’exemple est à suivre…)menant fort asaccage, avant d y mettre le feu. Après une seconde pause mouvementée devant une autre agence d’exploitation (nombreuses dans le quartier populaire traversé, les séides de l’Etat Benito Berluscono ont très vite pointé leur infecte museau et chargé violemment. En quelques minutes tout le quartier fut bouclé par des centaines de flics et carabiniers. Ainsi s’acheva dans la déroute la courte existence du ten o’clock road block.
Parallèlement s’effectuaient d’autres actions dans la ville…

A 14 heures le cortège anti global se retrouvait à la périphérie de Rome, non loin de la Forteresse abritant le sommet. Une marée humaine réunissant les Cobas et divers syndicats de base, Rifondazione (ex ? stals), les désobéissants, les blacks et red blocks et quelques orgas pacifistes. Soit 70 000 personnes pour cette manif tandis que les syndicats « officiels » regroupaient, eux, 200 000 personnes dans le centre ville .

Après quelques épisodes mouvementés, liés à l ostentatoire présence des arrogantes compagnies pétrolières et des tout aussi inévitables groupes fiduciers, le cortège des plus déterminés arriva enfin face à la Forteresse, située en plein coeur d’un quartier hérité d’un passé (?)Mussolinien, pas si éloigné. A tous les carrefours des grappes d’uniformes inombrables… On a avancé le chiffre de 10 000 !

Faisant face à l’armada le cortège des désobéissants, muni de protections diverses (boudins de ballons, boucliers en plexi et casques…)Les filles aux premières lignes… Qui osera après traiter les italiens de machos ! Les tute nere s’agitent aussi et s’arment de batons et de projectiles avant l’assaut.
Après le lapidage aux légumes d’usage, suivi de jets de projectiles plus variés, le choc frontal est violent. La réponse est rapide et méthodique… De tous les cotés surgissent les uniformes: sur des centaines de mètres les milices progressent encerclant des milliers de personnes tentant de s’échapper. La nasse se referme.
Sur la place très vite « nettoyée » de la plupart des manifestants, deux à trois cents « exemplaires » résistent un temps… Débute le ballet lancinant des ambulances sur un air bien connu de ceux qui ont vécu les journées de Genes.

Escorté de très près par les diverses milices berlusconiennes l’ ensemble de la manif regagne la station de metro Laurentina, tandis que l’assourdissant vacarme des pales des deux helicos se concentre sur les lieux, ultime provocation avant une brève avancée de la flicaille, comme pour bien rappeler à tous que le Conducatore entend garder la main et que la construction de l’Europe sécuritaire et marchande est bel est bien en marche, sur Rome.