Nous étions environ 25 à nous être donnés rendez-vous pour partir collectivement au rassemblement appelé à 16h00 au CRA. Arrivés au RER de joinville nous avons changé notre chemin habituel pour contourner le centre par derrière.

Nous avons donc longé le centre jusqu’à nous en rapprocher au maximum, excitant les chiens (c’est pas une métaphore !) du chenil de l’école de police et prenant par surprise les flics arrivant petit à petit gazeuze à la main très énervés par notre présence. Nous avons stationnés un long moment derrière, de l’endroit où nous étions les sans papier ne nous voyaient pas mais nous entendaient et répondaient à nos slogans. Puis nous avons été « raccompagnés » sur le parking où nous avons désormais l’habitude d’aller, ça tombait bien de passer par là !

Les CRS nous ont laissés à peu près dix minutes face au petit corridor d’où les retenus peuvent nous voir. Echange de salut et slogans, les retenus sortent dans le corridor de plus en plus nombreux… avant que les crs aient les ordres de nous repousser sur le lieu du rassemblement déposé en pref c’est à dire dans la petite rue qui mène à l’entrée de l’école de police. L’énervement des forces de l’ordre était très perceptible hier suite à cette énième visite et ils avaient décidés de ne pas nous laisser en « contact » avec les retenus…

Et pour cause, les actes de résistance à l’intérieur du centre n’ont pas cessés ces derniers jours… Encerclés dans la petite rue, ayant rejoint les autres manifestants venus pour le rassemblement au centre, (nous étions donc une quarantaine) nous avons été en contact avec des familles qui entraient ou sortaient pour des visites… Une d’entres elles, sortant de visite, nous raconte ce que leur a dit le retenu « nombreux refus de s’alimenter hier et aujourd’hui, une tentative de suicide le matin même, une forte tension dans le centre… »

Encouragements de leur part pour notre action de soutien aux retenus… Un camarade téléphone dans le centre, les retenus du CRA n°1 organisent une réunion et nous demandent de rester mobiliser….

Par la suite, dans une tension permanente nous avons été raccompagnés quasiment jusqu’au RER… Certes, nous n’étions pas nombreux, mais il est impressionant de voir comment même à quelques dizaines, notre présence a un sens du moment que notre visite est perceptible de l’intérieur du centre, de plus les flics pris par surprise multipliaient les ordres contradictoires et improvisaient, ce qui rendait les situations un peu comiques par moment !

Nous n’avons pas le rapport de force et nous ne l’aurons pas de sitôt. Surtout s’il s’agît bêtement de compter le nombre de manifestants… Certains jours les retenus ne sont probablement pas plus de trois à commettre un acte de résistance quelconque… Il n’y en aurait plus qu’un, cela vaudrait toujours le coup de le soutenir plutôt que rien…

Nathalie