lundi 4 septembre 2006

Salut,

Votre département va aussi servir de laboratoire au Revenu de solidarité active. Ce RSA va rendre incompréhensible le calcul de nos ressources. Il est encore une fois un revenu familialiste donc soumis au contrôle de la vie privée. Encore une fois il maintient un statut de cohabitant qui discrimine les femmes.

Ces expérimentations vont réaliser la fusion des minima sociaux ASS API RMI pour les soumettre à contrat d’insertion sous le joug du conseil général…qui surchargé n’héritera pas à confier tout ce flicage à des entreprises privées. Nous sommes donc promis(e) pour expérience à Martin Hirsch président d’EMMAUS France et à sa bienveillante agence nouvelles des solidarités actives :

http://www.lexpansion.com/art/134.0.142530.0.html

Ces systèmes d’impôt négatifs sont ravageurs dans les pays ou ils sont appliqués (précarisation des femmes pauvres, contrôles accrus sur la vie privée, délation, difficultés pour calculer ses ressources avec des trop versés qui appauvrissent et précarisent encore plus. Les promesses du gouvernement à Martin Hirsch sur un vote à la rentrée d’un texte de loi permettant dérogation pour expérimentations sur le RSA sont une insulte à l’égalité de droit. Ce texte va permettre tout et n’importe quoi et surtout n’importe quoi !!! Confier le contrôle de nos vies à des associations religieuses qui font business de la misère est une atteinte à la laïcité !!!

Le RSA est une régression importante pour les salariés comme pour les personnes vivants de minima sociaux. Dés la première heure de travail nous ne serons plus chômeurs mais salariés. Plus question de refuser les boulots de merde. A terme il s’agit de faire disparaître le RMI trop dissocié de la notion de travail (famille patrie) Nous sommes un certain nombre à nous battre pour refuser des jobs imposés et destructeurs. Il est indispensable de garder le RMI en exigeant qu’il soit individuel pour supprimer l’inquisition dans nos vies privées, inconditionnel et au moins égal au SMIG. Le RMI n’est pas une but en soit et il est loin d’être satisfaisant. Etre contre le salariat ne veut pas dire que nous demandons la suppression des salaires. Il en est de même pour la suppression du RMI tant attendue par ceux qui nous rêvent au dur pour des queues de cerise :

http://www.inegalites.fr/IMG/pdf/Van_Parijs-2.pdf

« Supposons maintenant que la contrainte de travail est conçue comme l’obligation d’accepter un travail de second choix procuré par l’Etat dans ce but précis. Rassembler ceux qui ne sont ni employables ni motivés n’est pas exactement la clé d’une productivité élevée, et, sans tenir compte des préjudices produits à long terme sur la moralité des conscrits et sur l’image du secteur public, le coût net pour mettre au travail ce matériau humain récalcitrant pourrait bien être à peine moins élevé que l’emprisonnement complet ; il faudra payer la surveillance et la réparation des bévues qui entachent la contribution que ces employés paresseux apportent au produit national. Le problème économique posé par la contrainte de travail est presque aussi sérieux que le problème économique posé par les prisons.
Il est moins dispendieux de donner aux paresseux. Ainsi, comme l’ont tout à fait reconnu les partisans sensés du workfare (par exemple Kaus, 1990), s’il faut imposer une condition de bonne volonté de travailler, il faut la justifier par des raisons éthiques ou politiques, et pas par un fragile argument économique, inspiré de l’hypothèse fallacieuse qu’une allocation couplée avec le travail coûte nécessairement moins cher que la même allocation seule. Si le workfare peut s’avérer plus coûteux que le welfare, il ne s’ensuit pourtant pas qu’il faille laisser les « inemployables » pourrir dans l’isolement et l’oisiveté. Il doit y avoir et il faut trouver un moyen de les aider à en sortir, à savoir en créant une structure appropriée d’incitations et d’opportunités, comme cherche à faire un revenu universel de base, qu’on y associe ou non un contrôle de la bonne volonté à travailler. »

La Racoleuse , morceau de matériau humain récalcitrant